Chronik von Bruder Guy Musy der Gemeinschaft in Genf

Offenes Buch!

Que faire de nos églises ?

  • Fr. Guy

Bâtir ou planter ?

Nos ancêtres ont connu le « temps des cathédrales ». Plus proche de nous, le groupe Saint-Luc au siècle dernier a couvert la Suisse romande d’églises nouvelles édifiées sur le site de modestes lieux de culte campagnards sacrifiés à la modernité et au « besoin de grandeur ». On verse aujourd’hui des larmes de crocodiles sur ce patrimoine disparu. D’autant plus que les églises qui l’ont remplacé sont devenues démesurées et les frais occasionnés par leur entretien et leur restauration insolvables. Surtout, quand ces dépenses reposent sur un petit groupe d’usagers dont le nombre ne cesse de se rétrécir en peau de chagrin.

D’où le branlebas de combat qui agite les responsables laïcs et clercs de nos paroisses à la recherche de solutions architecturales adaptées aux finances de leurs donateurs ou contribuables. Ici, on prévoit d’abattre une église bétonnée pour la remplacer par un immeuble locatif dont le rez-de-chaussée servira de lieu de culte. Ailleurs, on se dispose à se défaire d’une parcelle attenante à l’église, voire d’un jardin pour y faire pousser une « tour » d’appartements rentables.

Je ne mets pas en cause le zèle et la générosité de ceux qui s’engagent dans ces projets, mais leur myopie m’inquiète. Outre le fait que prêtres et laïcs vont devoir brûler ce qui leur reste d’énergie pour réaliser ces opérations immobilières, le préalable pastoral à leur action fait défaut. Contrairement à la leçon de la fable : « Passe encore de bâtir, mais planter à cet âge ! », l’heure est venue en Eglise non pas de bâtir, mais de planter. En clair, il faut d’abord créer une communauté ecclésiale digne de ce nom avant de songer à l’abriter dans une structure architecturale.

Je me questionne. Existe-t-il de telles communautés, pleinement responsables de leurs ministères diversifiés et non seulement de leur administration financière ? J’ai l’impression que beaucoup de paroisses sont majoritairement formées de consommateurs occasionnels, choisissant sur les étals ce qui leur plait, quitte à changer de supermarché dès la première déconvenue. En fait, ils n’ont jamais eu voix au chapitre, se contenant d’entériner ce qu’un comité restreint leur prescrivait.

Pas besoin d’un long détour dans l’histoire pour se rendre compte que l’Eglise ne s’est pas construite de cette manière. Des hommes et des femmes ont commencé par vivre de l’eucharistie et de la parole de Dieu avant de se préoccuper de la structure qui allait abriter leur assemblée. Cela pouvait être une maison privée, un appartement, un marché public, la rive d’un lac ou d’une rivière, un baobab et même une cathédrale si le cœur et la foi étaient là pour le proposer. L’important était de ne pas bâtir la maison ecclésiale en commençant par sa cheminée.

Un baobab au lever du soleil au Botswana (image : hbieser sur Pixabay)

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