Quatre cent ans après sa naissance

Pour commémorer le quatrième centenaire de la naissance de Molière (1622-1673), l’auteur dramatique genevois Dominique Ziegler a mis en scène sa pièce « Ombres sur Molière », dans le cadre du festival « Scène vagabonde », organisé dans le Parc Tremblay de Genève en mai dernier. Une pièce éditée en 2015 déjà, mais qui vraisemblablement a dû attendre cette occasion pour être jouée. Puissé-je faire erreur !

Il se fait que l’auteur de ce blog a déjà eu l’occasion de présenter une autre œuvre de Dominique Ziegler dans le deuxième numéro de la revue Sources de 2018. Il s’agissait d’une pièce intitulée :« Calvin. Un monologue », sans que le recenseur ne sache non plus si elle fut jouée depuis sa parution. Un sort semblable à celui réservé à « Ombres sur Molière », édité en 2015, et mis en scène sept ans plus tard.

Peu importe ces délais, c’est l’intention et le contenu de la pièce qui compte. L’auteur a campé Molière dans ses heures les plus sombres, aux prises avec ses difficultés sentimentales, à l’ambiguïté du soutien de son roi, aux jalousies d’autres comédiens et surtout à la vague soulevée par le parti des « dévots », en fureur après la représentation de « Tartuffe » où leur hypocrisie était dénoncée.

Je ne crois pas trop me tromper en écrivant que ce dernier débat et combat de Molière n’est pas pour déplaire à l’auteur de cette pièce. Je l’avais déjà remarqué dans son « Calvin ». Opposé à l’absolutisme comme à l’injustice, Dominique Ziegler se révèle être un auteur « engagé ». Une caractéristique qui n’enlève rien à ses qualités littéraires et à son art d’imiter les plus grands esprits. « Ombres sur Molière » est écrit en vers alexandrins !