Prie, tu seras théologien !

« Prie, et tu seras théologien ! » Sentence d’un Père de l’Eglise dont j’ai oublié le nom. J’ai précisément sous mes yeux le dernier ouvrage publié par un « théologien priant », Oscar Cullmann (1902 – 1999). J’avais déjà recensé dans ce blog sa biographie rédigée par son fidèle disciple Matthieu Arnold.

Le livre dont je parle aujourd’hui est intitulé : La prière dans le Nouveau Testament. Il a paru en allemand en 1994 – l’auteur avait 92 ans – et fut traduit en français par son futur biographe et édité en 1995 aux Editions du Cerf. La platitude de son titre pourrait décourager tout lecteur potentiel ignorant l’histoire de sa rédaction. Dans un avant-propos, Cullmann affirme que la question de la prière l’a accompagné tout au cours de sa longue vie. Ce dernier livre voudrait conclure en point d’orgue ce débat intérieur. A cet effet, le théologien alsacien et bâlois parcourt à son habitude tous les écrits du Nouveau Testament, à la recherche d’un enseignement sur la prière. Il consacre ainsi plusieurs pages au « Notre Père ». 

Ce sont surtout les trente dernières pages de conclusions qui sont très personnelles à l’auteur. Cullmann passe en revue les diverses raisons qui rendent la prière difficile à l’homme moderne. Le sous-titre qu’il a choisi pour son livre le dit clairement : « Essai de réponse à des questions contemporaines ». Ces difficultés seraient-elles aussi les siennes ? Sans doute, voulait-il en avoir le cœur net avant de remettre son âme à Dieu.

Cette ultime préoccupation honore Oscar Cullmann, lui et tous les théologiens qui ne font pas de la théologie une activité professionnelle lucrative ou un échelon dans leur carrière universitaire. Parler de Dieu implique un dialogue intime entre l’homme qui parle de Dieu et ce Dieu dont il parle. La prière tient ce rôle.  « Si tu pries, tu seras théologien ! ».