Chronik von Bruder Guy Musy der Gemeinschaft in Genf

Offenes Buch!

Mongolie

  • Fr. Guy

Une poignée de catholiques

J’ai suivi le cours épuisant du pape François en Mongolie. Un pays qui ne compte guère que 1.500 résidants catholiques.

Mais quelle histoire, depuis les échanges entre les Grands Khans mongols et les papes contemporains de François et Dominique qui se précipitèrent d’envoyer sur ces steppes désolées des fils missionnaires ! C’était la deuxième tentative d’évangélisation de ces terres après l’échec de la mission nestorienne dont il reste une stèle perdue dans un désert du nord de la Chine.

La Mongolie est aussi le berceau des Huns et de leur chef Attila dont on dit que l’herbe ne repoussait plus là où avait piétiné son cheval. Et maintenant, ce pays immense et dépeuplé accueille un frêle pape, non sans suspicion et discrétion pour ne pas fâcher ses puissants voisins. On sait que la Chine et la Russie ne déploient pas une extrême sympathie pour le Vatican, ni même pour sa politique diplomatique. Malgré tout, les diverses souches de croyants mongols qui ont survécu aux persécutions d’autrefois ou à l’athéisme d’aujourd’hui se retrouvèrent auprès ou autour du pape François : bouddhistes tibétains, musulmans sunnites, orthodoxes russes, shintoïstes japonais, évangéliques chrétiens, adventistes du 7e jour, saints des derniers jours et surtout un groupe de chamans, témoins et pratiquants d’une religion locale très ancestrale.

Qu’allait donc faire notre petit pape boitillant sur cette galère apparemment bien musclée ? Au sein de la flotte mongole, la barque du pêcheur de Galilée a dû produire un effet minable, un vieux rafiot à la dérive qui prend l’eau de partout.

Erreur de perspectives de celui qui ne croit qu’à la magie des statistiques et à la puissance des chiffres. J’ai pris la peine d’écouter tous les discours de bienvenue émanant de cette mosaïque religieuse. La plupart étaient déférents, mais beaucoup étaient tentés de profiter de cette foire publique aux religions pour exposer et vanter leurs produits. Tout en faisant acte d’allégeance au gouvernement qui leur permettait d’exister et de se manifester.

François ne répondit par aucun discours de puissance. Mais il se réjouit de « l’harmonie » qui pouvait se dégager de cette panoplie interreligieuse, quand elle n’est pas au service de luttes intestines, mais de paix, de sérénité et de beauté. L’écoutant, j’entendais en sourdine les accents de l’hymne « Laudato si’… », si souvent contredit par des religions sures de leur bon droit et de leur prétention à détenir elles seules le pouvoir de la vérité.

Un détail hautement significatif m’a particulièrement touché. La cathédrale catholique d’Oulan-Bator, sans prétention architecturale, expose une modeste statue de la Vierge retrouvée un jour dans une décharge publique de la capitale mongole. La voici disposée désormais à recevoir les hommages de ceux qui viennent ici la prier. Une parabole semblable met en évidence les humbles débuts de la nouvelle mission catholique en Mongolie. Des religieux et religieuses ont commencé par recueillir des enfants de la rue passant la nuit glaciale dans des bouches de métro. Il est vrai que notre Dieu nous sauve en expirant sur une croix. C’est au fond de ma faiblesse que je me découvre des sources de force et de joie.

Une évangélisation qui débute sous de tels auspices ne peut être que bénie par Celui qu’elle annonce.

Gengis Khan conseillant ses fils sur son lit de mort. Miniature du début du XVe siècle, tirée de la section écrit par Marco Polo dans le «Livre des merveilles», de la Bibliothèque nationale de France (image : domaine public)

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