Yves Oltramare
- Fr. Guy
On nous lit au Foyer dont je suis résident le livre d’Yves Oltramare : « Tu seras rencontreur d’hommes ». Titre choisi par l’auteur lors de son « élection » au terme des exercices ignatiens que des amis jésuites lui avaient conseillé de suivre.
Le livre est sans nul doute remarquable. Mais, sans ne vouloir humilier ni blesser quelconque auditeur, j’ai l’impression que son contenu et son genre littéraire planent comme un gypaète barbu au-dessus d’un vol d’étourneaux. Je le dis sans mépris, car l’écrivain est intéressant, intelligent et même profond.
Le passage que je viens d’entendre fait référence aux origines de notre monde. Deux courants de pensée se partagent nos cervelles : les créationnistes et les évolutionnistes. Une bonne partie du corps électoral étatsunien se retrouverait, paraît-il, dans la première catégorie. Comprenne qui pourra ! Pour Oltramare, Teilhard de Chardin, plus encore que Darwin, est le prophète de l’évolutionnisme. Sa recherche évolutionniste ne connaît pas de limites puisqu'elle va de la cosmogénèse à la christogenèse. Et voilà que les thèses et hypothèses du fameux jésuite sanctionné par Rome me remontent en mémoire. Évolution graduelle que ce chemin ou intervention nécessaire d’un « dieu » à certains passages obligés, comme celui qui ouvre l’humain à l’état conscient ? D’où venons-nous ? Où allons-nous ? La religion devient-elle science et la science religion ?
Et pour ajouter un peu de piquante à ce salmigondis, Oltramare qui ne se réclame pas de l’athéisme fait l’éloge de Nietzsche et de son Zarathoustra. Le cher pasteur Roland Benz que je retrouvais deux jours plus tard à l’Alhambra, émerveillé comme moi par la Missa Criolla, aurait partagé mon trouble et mes certitudes. Lui qui fut homme de science avant de se mettre à temps complet au service de la Parole de Dieu. Comment me retrouver sans me perdre davantage ? Mon Dieu est celui de Jésus-Christ, ce Dieu qu’il appelle Père, le sien et le nôtre. Cela me suffit. Je respecte les autres chemins, mais je veux suivre le mien. Et, basta !
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