Voici que les étendards de notre Roi s'avancent

Pour cette Semaine Sainte, un hymne chrétien du 6ème siècle

Nos frères Alexandre Frezzato et Stefan Ansinger, les fondateurs de la chaîne YouTube OPChant, ont produit un nouvel enregistrement de l'hymne Vexilla Regis selon la tradition du chant grégorien dominicain.

Cet hymne est traditionnellement chanté du samedi précédant le dimanche de la Passion jusqu'au Jeudi Saint.

Vexilla Regis est un hymne du poète chrétien Venance Fortunat (Venantius Fortunatus), évêque de Poitiers du 6ème siècle. Il tient son nom de la première phrase : « Vexilla regis prodeunt, fulget crucis mysterium, quo carne carnis conditor suspensus est patibulo ».

 

Les frères chantent, en latin :

Vexílla Regis pródeunt,
Fulget Crucis mystérium :
Quo carne carnis cónditor,
Suspénsus est patíbulo.

Quo vulnerátus ínsuper
Mucróne diro lánceæ,
Ut nos laváret crímine,
Manávit unda et sánguine.

Impléta sunt quæ cóncinit
David fidéli cármine,
Dicens: In natiónibus
Regnávit a ligno Deus.

Arbor decóra, et fúlgida,
Ornáta Regis púrpura,
Elécta digno stípite,
Tam sancta membra tángere.

Beáta, cujus bráchiis
Sæcli pepéndit prétium,
Statéra facta córporis,
Prædámque tulit tártari.

O Crux ave, spes unica,
Hoc Passiónis témpore,
Auge piis justítiam,
Reísque dona véniam.

Te fons salutis Trínitas,
Colláudet omnis spíritus:
Quos per Crucis mystérium
Salvas, rege per sæcula. Amen.

Une traduction française possible :

Voici que les étendards de notre Roi s'avancent ;
Sur nous la croix resplendit dans son mystère,
Où, dans sa chair, le Créateur du monde
Fut pendu comme un brigand au gibet des esclaves.

Les mains percés de clous, les pieds et les entrailles,
C'est là qu'il vient s'immoler pour tous les hommes ;
Blessé aussi par la pointe d'une lance,
Il répand l'eau et le sang pour laver nos offenses.

Alors les chants de David pour lui se révélèrent ;
Alors les psaumes vraiment s'accomplirent,
Quand le prophète annonçait à tous les peuples :
« Il a régné par le bois, le Sauveur notre Maître ».

Bel arbre resplendissant, éclatant de lumière,
Tu es paré de la pourpre royale ;
Tu fus élu comme l'arbre le plus digne
De porter ce corps très saint, de toucher à ses membres.

Heureuse croix où pèse la rançon du monde,
Par qui l'enfer a tremblé en son empire ;
Heureuse es-tu de porter ce fruit de vie,
Et les peuples rassemblés applaudissent ton triomphe.

Salut, Sainte Croix, salut, notre unique espérance !
Salut, autel qui portas l'Agneau sans tache.
De par la grâce de sa Passion très sainte
La vie a enduré la mort et la mort rendu la Vie.

À Toi la louange et l'honneur,
Ô bienheureuse Trinité ;
Par le mystère de la Croix
Sauve et conduis l'humanité. Amen.

***

Cet hymne fut chanté pour la première fois le 19 novembre 569, lorsqu'une relique de la Vraie Croix, envoyée par l'empereur byzantin Justin II (Φλάβιος Ἰουστίνος ὁ νεότερος) à la demande de sainte Radegonde, fut transportée de Tours au monastère de Sainte-Croix à Poitiers.

Le texte file une métaphore dans laquelle la croix du Christ est assimilée à un arbre, plus précisément à l'arbre de vie, ainsi qu'aux vexilla (étendards) impériaux romains.

Que ce soit en latin ou dans l'une des traductions françaises, Vexilla Regis émeut toujours les frères et beaucoup de nos amis fidèles par ses images anciennes et puissantes, qui parlent des mystères que nous contemplons ensemble une fois de plus pendant cette Semaine Sainte.

Une partition de l'hymne écrite en Italie vers 1410. Wikipédia.

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