Vivre l’eucharistie avec frère Charles
- Fr. Guy
Le frère dominicain Camille de Belloy, prieur du couvent de Lyon, est enseignant et chercheur à l’université catholique de Lyon. Il est d’abord un théologien reconnu par ses pairs. J’ignorais son intérêt pour la pensée et la piété de Charles de Foucauld, qui fut un temps le jardinier des Clarisses de Nazareth. En particulier, le lien intime qui unissait l’ermite à l’eucharistie et à la profondeur théologale des trois dons reçus dans ce sacrement : le don de la présence, celui du festin et celui de l’offrande sacrificielle.
Le frère Camille s’inspire des notes d’une retraite du frère Charles chez les Clarisses datant de 1898, éditées en 2004 à Nouvelle Cité. Il les cite largement.
Je cite à mon tour une phrase de l’épilogue du livret du frère Camille :
Frère, c’est dans sa stérilité apparente qu’il s’approche au plus près du Cœur de son Seigneur. C’est dans cet anéantissement qu’il donne tout son fruit. Car le Grand Frère qu’il veut imiter, l’Époux dont il veut boire le calice, fut lui-même un obscur grain de blé jeté en terre, abandonné de tous et sans fécondité visible. Toutefois, par avance, le Christ Jésus nous a donné cette formidable et paradoxale assurance : Si le grain de blé jeté en terre ne meurt pas, il demeure seul, mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. Frère Charles, dès avant sa mort violente et donnée, avait fait de son existence un grain de blé jeté en terre, une offrande eucharistique à Dieu Père de Jésus dont il ne cesse pas de louer l’insondable bonté.
C’est dans cette imitation du cœur de Jésus, au sens fort de ce terme, que le frère Charles trouve sa joie et son bonheur. « Je suis heureux du vrai bonheur… Je donnerai mon fruit en son temps… un bel arbre à feuilles éternellement vertes. Mon Dieu, que vous êtes bon ! ».
Je me permets de souligner, au risque de me tromper, que cette imitation du Christ va bien au-delà du livre portant ce nom, qui fit fureur pendant des siècles de chrétienté, au-delà même du désir du disciple de répondre à l’appel de Jésus en imitant ses gestes de miséricorde. Il s’agit là de deux cœurs qui se parlent, s’épanchent et empruntent le même chemin. Au-delà du don scellé par la mort : le bonheur et la fécondité.
Enfant innocent, je chantais : « Jésus, doux et humble de cœur, rendez mon cœur semblable au vôtre. » Charles fredonna ce refrain tout au cours de sa vie.
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