Vingt ans après!
C’est un curieux clin d’œil de la Providence pour un jeune homme qui n’a jamais vécu plus de sept ans au même endroit, et qui est entré dans un ordre religieux apostolique, que de revenir comme prêtre, nouvellement ordonné, servir la paroisse de son enfance !
En effet, bien que né en France, je suis arrivé petit (deux ans) à Zurich à cause du travail de mon père. Famille française « expatriée », comme on disait à l’époque, nous allions donc à l’école française et étions paroissiens de la Mission catholique de langue française, pendant six ans avant de repartir en France en 1995. La Mission de la Hottingerstrasse fut donc la première paroisse dont je me souvienne ! J’étais cependant loin de me douter que plus de 20 ans après, j’y reviendrai comme prêtre pour seconder le frère Didier Boillat.
Pourtant si, quelques années plus tard, mon désir de servir l’Eglise comme prêtre a pu devenir un appel à entrer chez les dominicains en Suisse, ce n’est évidemment pas sans lien avec ce passage par la Mission. C’est en grande partie au souvenir, que notre regretté frère Franz Muller laissa à mes parents, d’un prêtre tout donné à sa mission mais aussi nourri par la vie en communauté, que je dois ce choix.
Ainsi en 2007, alors que ma famille s’était installé au nord de l’Alsace et que je faisais des études d’Ingénieur à Nancy, j’ai compris que le Seigneur me traçait un chemin de bonheur dans l’ordre des frères prêcheurs !
Mais comme les chemins de Dieu aiment prendre le temps des détours, je suis d’abord parti un an dans une favela du Brésil (avec l’association Points-Cœur, près de Salvador de Bahia) pour une mission de présence, de prière et d’amitié ; puis, à mon retour, j’ai fini un diplôme en Mathématiques à l’Université de Strasbourg.
Ce n’est donc qu’en septembre 2010 que j’ai pris l’habit de l’ordre dominicain et commencé mon noviciat au couvent de Strasbourg. Un an plus tard, je faisais profession simple (pour trois ans) et arrivais à Fribourg pour commencer mes études en Théologie. Au terme de ces trois premières années d’engagement, j’ai pu faire profession solennelle en m’engageant « jusqu’à la mort » dans l’ordre des prêcheurs.

Autre clin d’œil de la Providence : c’est dans les mains du frère Didier Boillat, qui était supérieur des dominicains de Suisse à ce moment-là, que j’ai pris cet engagement !
Voici six ans maintenant que je suis à Fribourg et j’ai terminé mon Master en Théologie, ainsi qu’un diplôme ecclésiastique appelé « licence canonique ». Le 24 juin dernier, j’ai été ordonné prêtre par Mgr Charles Morerod en l’église du Christ-Roi de Fribourg, où j’ai durant plusieurs années accompagné le groupe des servants de messe et donné des cours de catéchisme.

Au départ, plutôt timide et peu studieux, il est étonnant (pour moi le premier) de constater ce que la grâce du Seigneur à bien voulu faire de moi ! La vocation dominicaine de prêcher l’évangile dans les homélies ou par divers types d’enseignements est désormais ma plus grande joie.
Elle est concurrencée de tout près par le bonheur d’étudier la théologie, en particulier la Bible, avec une prédilection pour le Nouveau Testament, et une passion dévorante pour le livre de l’Apocalypse (tristement célèbre et pourtant si mal connu) !
Après six ans, il semble que ce soit une règle dans ma vie de repartir et quelle ne fut pas ma surprise d’apprendre que je serai envoyé, comme jeune prêtre, prêter main forte aux frères Didier Boillat et Viktor Hofstetter à la MCLFZ. C’est donc plein de reconnaissance pour les chemins que Dieu trace dans nos vies, que je « reviens » à Zurich, rendre les grâces que j’y ai moi-même reçues, il y a plus de 20 ans.
Fr. Pierre de Marolles op
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