Un évêque dans la tourmente
- Fr. Guy
Charles Morerod est évêque du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg. Il a accepté de répondre aux questions pertinentes et même à celles qui le sont moins de Camille Krafft, journaliste au quotidien genevois « Le Temps ». On est en droit de se demander si l’évêque a donné son accord au titre de ses entretiens avec la journaliste. Cet intitulé, plagiat d’un commandement du Décalogue est trop réducteur. Il ramène le sujet débattu à un seul thème, celui des abus à prédominance sexuelle. D’autres sujets sont abordés dans cet entretien, sans qu’ils n’aient de lien direct avec les abus, comme celui de la vocation et de l’exercice du ministère du prêtre ou de l’évêque, du progressisme ou du conservatisme dans l’Eglise catholique et, bien sûr, ce que la journaliste appelle : « le sacro-saint célibat ».
Ceci dit, l’évêque n’esquive pas les questions qui fâchent. Il reste courageux, lucide et franc, même s’il doit souffrir quand on l’interroge par exemple sur le comportement de Mgr Genoud, son prédécesseur immédiat. Personne ne peut mettre en doute le souci prioritaire que notre évêque porte aux victimes. Il ne cherche pas à sauver la réputation ou l’honneur de l’Eglise et de son clergé. Il est partisan de la justice et de la vérité. Je garde encore en mémoire l’affaire des abus survenus dans l’Institution Marini à Montet (FR). Une relation conservée ou oubliée dans les archives de l’évêché jusqu’au jour où Mgr Morerod autorisa sa publication dans ses moindres et odieux détails.
D’aucuns s’imaginent que Charles Morerod est un piètre communicateur et camoufle la vérité sous un tapis de mots d’esprit ou de plaisanteries dont il a le secret. Je leur conseille de lire cet ouvrage pour se détromper. Non seulement ils feront connaissance d’un homme qui mérite estime et crédit, mais découvriront aussi le poids et la complexité de la charge épiscopale, essentielle pourtant au fonctionnement d’une Eglise qui se veut catholique, malgré les scandales qui alourdissent et entravent sa marche.
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