Si vous ne croyez pas que moi, je suis...

Une homélie sur l'Évangile d'aujourd'hui (Jn 8, 21-30)

« Si vous ne croyez pas que moi, je suis, vous mourrez dans vos péchés. » (Jn 8,24)

Il semble qu'il manque quelque chose dans cette phrase du Seigneur Jésus.

Il semble qu'il ait oublié de nous dire dans cette phrase qui ou ce qu’il est. Que devons-nous croire ? Que sommes-nous censés croire si nous voulons être sauvés plutôt que de mourir dans nos péchés ?

Peut-être cette phrase aurait-elle pu être plus facile à comprendre. Nous comprendrions probablement plus facilement cette phrase si Jésus avait dit : « Si vous ne croyez pas que je suis le Messie, vous mourrez dans vos péchés ». Nous comprendrions mieux s'Il avait dit : « Si vous ne croyez pas que je suis le Sauveur... », ou : « que je suis le Fils de Dieu ».

 En ce temps-là, Jésus disait aux Pharisiens : "Je m’en vais ; vous me chercherez, et vous mourrez dans votre péché. Là où moi je vais, vous ne pouvez pas aller." Les Juifs disaient : "Veut-il donc se donner la mort, puisqu’il dit : 'Là où moi je vais, vous ne pouvez pas aller' ?" Il leur répondit : "Vous, vous êtes d’en bas ; moi, je suis d’en haut. Vous, vous êtes de ce monde ; moi, je ne suis pas de ce monde. C’est pourquoi je vous ai dit que vous mourrez dans vos péchés. En effet, si vous ne croyez pas que moi, JE SUIS, vous mourrez dans vos péchés." Alors, ils lui demandaient : "Toi, qui es-tu ?" Jésus leur répondit : "Je n’ai pas cessé de vous le dire. À votre sujet, j’ai beaucoup à dire et à juger. D’ailleurs Celui qui m’a envoyé dit la vérité, et ce que j’ai entendu de lui, je le dis pour le monde." Ils ne comprirent pas qu’il leur parlait du Père. Jésus leur déclara : "Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous comprendrez que moi, JE SUIS, et que je ne fais rien de moi-même ; ce que je dis là, je le dis comme le Père me l’a enseigné. Celui qui m’a envoyé est avec moi ; il ne m’a pas laissé seul, parce que je fais toujours ce qui lui est agréable." Sur ces paroles de Jésus, beaucoup crurent en lui. 

Évangile selon saint Jean 8, 21-30

Alors pourquoi Jésus a-t-il dit... « Si vous ne croyez pas que moi, je suis, vous mourrez dans vos péchés. » ? S'agit-il vraiment de son existence même ? Ceux qui se tenaient autour de lui, ces gens pouvaient voir Jésus devant eux. Ils le voyaient et l'entendaient, et ils pouvaient même le toucher. Son existence était, pour ainsi dire, évidente et manifeste.

Quel est donc le sens de cette seule phrase mystérieuse dans le passage de l'Évangile selon Saint Jean, « Si vous ne croyez pas que moi, je suis... » ?

Et bien, les mots « je suis » – quand ils viennent de la bouche de Jésus – ont un sens tout-à-fait particulier. Dans la traduction officielle utilisée pour le missel, elles sont écrites ainsi : JE SUIS. Et nous savons pourquoi...

Dans un sens, « je suis » sont les deux mots les plus puissants que Jésus puisse dire. « Je suis » est le nom de Dieu dans l'Ancien Testament. C'est ainsi que Dieu s'est présenté à Moïse. C'est ainsi que Dieu s'est révélé à Moïse pour lui ordonner de conduire son peuple hors de l'esclavage égyptien. « Je suis » et encore, « Je suis celui qui suis » – « Celui qui s'appelle "je suis" m'a envoyé vers vous » (Ex 3,14).

Oui, le Seigneur Jésus est vrai homme. Mais ce n'est pas tout ce qu'il est.

Jésus est incarné. Mais c'est dans ce passage de l'Évangile que Jésus révèle qu'il est aussi transcendant : « Vous, vous êtes d’en bas ; moi, je suis d’en haut. Vous, vous êtes de ce monde ; moi, je ne suis pas de ce monde ».

Jésus est le vrai Dieu qui, pour notre salut, a assumé la nature humaine et s'est fait homme. C'est pourquoi notre salut dépend de notre foi en Lui – de notre confiance en sa puissance divine. Si nous ne croyons pas en Jésus-Christ, nous mourrons dans nos péchés.

Mais peut-être l'élément le plus mystérieux dans l'Évangile d'aujourd'hui est l'annonce du Seigneur Jésus selon laquelle sa divinité et l'authenticité de son mandat émanant du Père seront confirmées sur la croix. C'est un paradoxe qui devrait nous choquer. Nous pouvons y être habitués parce que nous sommes chrétiens. Mais ce paradoxe a consterné les auditeurs de Jésus – et non seulement les pharisiens, mais ses propres apôtres aussi.

Le Seigneur annonce sa mort sur la croix comme une victoire : « Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous comprendrez que moi, je suis, et que je ne fais rien de moi-même ; ce que je dis là, je le dis comme le Père me l’a enseigné ». (Jn 8,28)

Il n'y a pas de place ici pour développer ce thème – la vérité que c'était dans l'angoisse de sa Passion que la divinité de Jésus a été révélée. Nous aurons plus de temps pour contempler ce mystère à l'approche du Vendredi Saint, plus près du Golgotha.

Pour l'instant, rappelons-nous qu'une partie de ce mystère était en quelque sorte déjà évidente à ceux qui étaient les témoins oculaires de la mort de Jésus.

Nous en avons la preuve dans l'Évangile :

Selon la description de Saint Luc, lorsque Jésus est mort sur la croix, « toutes les foules qui s'étaient assemblées à ce spectacle, ayant vu les choses qui étaient arrivées, s'en retournaient, frappant leurs poitrines ». (Luc 23,48)

Et selon la description de l'évangéliste Saint Matthieu, c'était juste après la mort de Jésus, alors qu'il était encore suspendu à la croix, qu'un centurion a professé sa divinité.

C'est ce centurion, celui-là même qui a percé le côté du Seigneur avec sa lance, le soldat que la tradition appelle Saint Longin, c'était lui qui, avec les autres gardes au pied de la croix, « furent saisis d’une grande crainte et dirent : "Vraiment, celui-ci était Fils de Dieu !" ». (Mt 27,54)

Basé sur une réflexion du frère J. Salij

La partie centrale du triptyque du buisson ardent, Nicolas Froment, 1475, Aix-en-Provence, église Saint-Sauveur (Wikipédia)

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