Prier ou réfléchir avec les psaumes

  • Fr. Guy

Une lecture personnelle et poétique de C.S. Lewis

C.S. Lewis, Réflexions sur les psaumes. Éd. Empreintes Temps Présent, 2020, 169 pages.

C. S. Lewis (1898–1963) s’est converti au christianisme sous l’influence de son ami Tolkien. On reconnaît à ce brillant professeur d’Oxford une redoutable logique et un style sobre et concis. C’est sans doute la raison pour laquelle un frère qui partage ses dons m’a prêté ce livre. Je ne ferai que le survoler. Mais je cite toutefois l’intention de son auteur :

« Dans ce livre, je suis un profane qui s’adresse aux autres profanes, parlant de difficultés auxquelles je me suis heurté, ou d’éclairages que j’ai reçus en lisant les psaumes, avec l’espoir que cela pourra intéresser, et parfois aider d’autres lecteurs inexpérimentés. »

Selon la quatrième page de couverture, Lewis aborde ces grands poèmes de la Bible sous trois angles différents : leurs racines juives, les discours du Christ qui leur confèrent une signification nouvelle, et notre lecture actuelle. Ses propos sont toujours l’expression d’une foi authentique mais non conventionnelle. Lewis apporte un éclairage au-delà des psaumes, sur nos manquements et les ombres de notre humanité. Il désire nous partager son émerveillement et la joie qu’il éprouve lui-même à leur lecture.

La chronologie des psaumes n’est pas le premier souci de Lewis. Il préfère considérer les psaumes comme des poèmes destinés à être chantés, non comme des traités doctrinaux ou des sermons. Il faut donc connaître tant soit peu le genre littéraire poétique pour les comprendre. En particulier, dit l’auteur, le poème est une forme d’incarnation qui donne corps à l’invisible et l’inaudible. Il fait aussi usage du parallélisme culturel, affichant simultanément des tonalités contradictoires, comme celles que l’on trouve dans le chant du Magnificat, à la fois doux et plein d’espoir pour la descendance d’Abraham, et menaçant pour les riches et les superbes renvoyés les mains vides.

Lewis ne fait pas œuvre d’apologétique. Il ne veut convaincre personne de la valeur du christianisme. Avec humour, il reconnaît que l’on ne peut passer tout son temps à défendre la vérité ; il faut aussi savoir, par moments, s’en nourrir. Une remarque judicieuse à laquelle j’adhère pleinement à mon âge. Il y a un temps pour tout.

Ces préalables, inspirés par l’introduction du livre de Lewis, introduisent aussi ma propre histoire avec les psaumes. À la fois différente et semblable à la sienne. J’en livre ici quelques éléments tout en réservant à mon Journal des réflexions que ferait naître la lecture du livre de Lewis, si j’en poursuis la lecture.

Et tout d’abord ce constat : en aucune façon je ne suis un spécialiste de la littérature psalmique. Tout comme Lewis, je suis un amateur, sans aucune prétention exégétique. Je n’ai jamais eu, au cours de ma formation théologique, un cours particulier sur les psaumes. Ces hymnes ont été semés sur mon chemin de croyant sans choix particulier de ma part. Je l’ai déjà écrit : le cantique de Marie et celui de Zacharie, sans appartenir au psautier, étaient bien connus de nos anciennes liturgies. Avec Marie, nous disions merci pour tant de grâces reçues, et le chant de Zacharie, précédé de l’antienne : « Ego sum resurrectio et vita », accompagnait nos défunts à leur dernière demeure.

En fait, ce n’est qu’au noviciat que les psaumes trouvèrent leur place dans ma vie de prière. Ils y pénétrèrent en force. Il arrivait que notre « office » quotidien puisse en compter deux ou trois dizaines. Mes espaces de liberté me permirent de les lire calmement et de repérer leurs divisions en divers chapitres. Plus tard, je m’appliquai à lire des commentaires juifs, appartenant à la culture dont ils étaient issus. Loin d’en faire une lecture poétique, je me contentai d’une lecture polyvalente, conforme à mon intérêt ou à ma sensibilité religieuse du moment. Me restent en mémoire : le psaume qui inaugure le recueil ; tous ceux — et ils sont nombreux — qui ont reçu une interprétation christologique ; les « psaumes des montées », images de notre chemin sur la route de la Vie symbolisée par la ville de Jérusalem ; les psaumes dits « Alléluia », où éclatent les timbales et les cymbales ; le « Miserere », où je me retrouve après avoir péché, implorant le pardon pour pouvoir chanter encore.

Certains psaumes sont composés pour être médités en solitaire, d’autres pour être chantés en chœur. Je prends ce qui me vient. En particulier, j’aime m’associer à la chorale et aux fidèles qui les chantent avant la lecture de l’évangile de la messe dominicale. Je suis reconnaissant à mes frères qui m’offrent cette opportunité bienfaisante.

Contrairement à Lewis, les psaumes qui évoquent l’histoire d’Israël ne me sont pas indifférents, si on veut bien les lire avec un accent poétique, de même que ceux qui chantent les merveilles de la création aux matines de Pentecôte.

Cette image a été créée avec l'aide de DALL·E.

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