Pape François

  • Fr. Guy

Un chemin d’espérance

Pape François, Espère. Autobiographie. Traduction française aux Éditions Albin Michel, 2025, 392 pages.

En ces jours où nous avons vécu les funérailles du Saint-Père, quelques passages de la nouvelle autobiographie du pape François m'ont particulièrement marqué. 

Je vous les propose, accompagnés de quelques commentaires personnels : 

« Le livre de ma vie est le récit d’un chemin d’espérance que je ne peux pas imaginer disjoint de celui de ma famille, de mes proches, du peuple de Dieu tout entier. Une autobiographie n’est pas d’abord une affaire privée, mais un sac de voyage. Nous, les chrétiens, devons savoir que l’espérance n’est ni une illusion, ni une tromperie. Tout naît pour fleurir dans un éternel printemps. À la fin, nous dirons simplement : 'Je n’ai pas souvenir d’un lieu où Tu ne sois pas'. »


« Mes grands-parents et leur fils unique, Mario — devenu mon père — avaient acheté des billets pour la traversée de l’Atlantique. Leur navire (qui fit naufrage) devait quitter Gênes le 11 avril 1927 pour Buenos Aires. Mais ils n’étaient pas à bord, n’ayant pu trouver la somme nécessaire. Les Bergoglio durent ainsi retarder leur départ pour l’Argentine. C’est pour cela que je suis ici aujourd’hui. Ils partirent enfin avec un billet aller simple. C’était le 1ᵉʳ février 1929. Ils savaient qu’ils ne reverraient plus l’Italie. 

Au port d’entrée, mes parents et ma grand-mère furent enregistrés comme migrants d’outre-mer. En cette période, des millions d’Italiens entreprirent cette traversée de l’espoir. Ils quittèrent l’Italie pour le Brésil, l’Argentine et les États-Unis. Ils furent plus de deux cent mille à partir pour Buenos Aires. La plupart étaient des saisonniers affrontant les naufrages et les épidémies. Ils fuyaient aussi la guerre, la famine et la mobilisation. La famille Bergoglio, petits commerçants de Turin, avait aussi couru sa chance pour échapper à la pauvreté avec tous ses risques. »

Le futur pape fut informé par ses parents de ces terribles aventures. Il n’en a jamais perdu le souvenir. Faut-il s’étonner que son premier voyage pontifical fut à Lampedusa, où il rencontra des requérants d’asile miraculeusement sauvés des eaux ? Il prit leur défense tout au long de sa vie.


« Car les jours meilleurs doivent encore advenir. »

Ces propos d’espérance achèvent le livre, comme le pape François l’avait commencé : « Si nous voulons comprendre comment se fait la paix, avoir la force de la bâtir, faisons-nous tout petits. Comme un enfant qui tient son grand-père par la main. »

Le petit Jorge se souvient-il de son grand-père en écrivant ces mots ?

Son amour des tout-petits et son espérance sont des vertus familiales qu’il a mises en œuvre au cours de son pontificat.


Je n’en dirai pas plus long sur cette autobiographie pour ne pas priver le lecteur du plaisir et du profit de la lire intégralement. Une occasion pour lui de se remémorer les grands événements heureux ou désastreux qui marquèrent le siècle dernier. François, qui les a traversés, ne voudrait pas qu’ils se renouvellent aujourd’hui. Il sait de quoi il parle. C’est pourquoi son autobiographie vaut bien quelques encycliques que certains lui reprochent de n’avoir pas écrites ou publiées. Plus que ses écrits et ses discours, c’est surtout son exemple, son humble et tenace courage qui nous fortifient. Rien ne pourra nous le faire oublier.


Post-scriptum : Relisant ces lignes, je pense que mon jugement est sans doute injuste. Les encycliques de François sont peut-être rares, mais précieuses. « Laudato si », « Fratelli tutti », le prouvent à leur manière.

Cette image a été créée avec l'aide de DALL·E

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