OPChant à la mode au Luxembourg

Le Grand-Duché de Luxembourg, dont notre frère Erik est citoyen, est l'un des plus petits états d'Europe — mais c'est un pays dynamique. Sa capitale, Luxembourg-ville, est l'une des quatre capitales officielles (avec Bruxelles, Francfort et Strasbourg) de l'Union européenne et le siège de la Cour de justice.

Sa culture, sa population et ses langues sont imbriquées avec celles de ses voisins, ce qui en fait essentiellement un mélange des cultures française et allemande, comme en témoignent les trois langues officielles de la nation : le français, l'allemand et la langue nationale, le luxembourgeois.

C'est aussi un pays traditionnellement catholique, et c'est sur la base de la tradition de l'Église que des Luxembourgeois se sont récemment intéressés à ce qui se passe à Fribourg dans notre communauté du couvent St-Hyacinthe.

Le Luxemburger Wort est un quotidien luxembourgeois fondé en 1848 qui touche un public de plus de 180 000 personnes. Le journal est la propriété de l'archevêché et a une forte tendance catholique. La plupart des articles sont écrits en allemand, mais certaines informations sont également publiées en luxembourgeois ou en français.

Depuis plusieurs semaines, le Luxemburger Wort publie quotidiennement des « conseils culturels » destinés à aider les lecteurs à apprécier la culture malgré la fermeture de nombreux spectacles et musées en raison du coronavirus (ceux que les rédacteurs appellent les « LW-tip pour les plaisirs culturels malgré les scènes fermées »).

Les ressources en ligne sont bien sûr à l'honneur, et parmi elles le projet de nos frères chanteurs Stefan Ansinger et Alexandre Frezzato, la chaîne YouTube OPChant, qui a pour but de promouvoir et de préserver la tradition multi-séculaire du chant grégorien dominicain.

Ce mois-ci, le Luxemburger Wort a publié un charmant petit article intitulé Frères en esprit et en musique qui présente pour la première fois le projet OPChant au public luxembourgeois.

L'article original en allemand peut être lu ICI.

Ce qui suit est notre traduction :

 Le projet existait déjà avant la pandémie, mais les frères Stefan Ansinger et Alexandre Frezzato ont enregistré des milliers de clics sur les vidéos hebdomadaires de leur chaîne YouTube OPChant au cours des dernières semaines. Les deux dominicains du couvent de Saint-Hyacinthe, dans la ville suisse de Fribourg, ont envisagé d'enregistrer en vidéo les chants grégoriens traditionnels de leur ordre dans les chapelles des églises et des monastères des environs, afin de les remettre en valeur. Il a fallu du matériel et du temps – les grandes répétitions ne semblent pas nécessaires.

Au début, ils pensaient que leur chant n'atteindra que quelques personnes intéressées par le genre. Mais que le duo reçoive une réponse aussi positive était incroyable pour les deux initiateurs. D'autant plus que dans ce cas, il ne s'agit pas d'une musique pop soutenue par des rythmes, coupée de sons traditionnels ou sous-tendue par de grands intermèdes de spectacle. Dans l'histoire de la musique, il y a eu des vagues durant lesquelles le chant grégorien ou ses éléments ont été balayés du premier plan, puis même des enregistrements ont atterri dans les hit-parades profanes.

Il suffit de se souvenir des moines cisterciens du monastère de Heiligenkreuz, qui ont fait bouger le monde de la musique avec leur album Chant en 2008. Cependant, le duo insiste fortement sur sa mission spirituelle – à l'instar des organisateurs de la série de concerts autour du chant grégorien, Les Dimanches du Chant Grégorien, qui ont toujours délibérément mis en avant l'Abbaye de Clairvaux. "Le chant grégorien est destiné à la prière. C'est une prière en soi", déclare le frère Stefan Ansinger lors de la présentation du projet sur YouTube.

"Nous avons une tradition de 800 ans dans l'Ordre", dit le frère Alexandre Frezzato – et sur leur chaîne, les deux frères se mettent au service de l'Ordre en transmettant cette tradition à travers leurs vidéos. C'est peut-être précisément cette musique, qui rayonne de constance et de tranquillité, qui apporte alors un soutien pendant cette période de pandémie. Un simple coup d'œil aux commentaires de leurs vidéos permet de constater rapidement la réaction de certaines personnes au chant. 

Nous félicitons le frère Alexandre et le frère Stefan d'avoir su toucher un public si divers, et toujours plus large, avec les richesses spirituelles et esthétiques de la musique sacrée de notre Ordre.