Notre frère des États-Unis

Entretien avec le frère Gregory Maria Pine, qui vient d'arriver à Fribourg

Par le biais d'interviews avec nos frères du monde entier, nous essayons de faire découvrir à nos lecteurs la dimension internationale de notre communauté du couvent de Saint-Hyacinthe.

L'année dernière, nous vous avons apporté des interviews avec le frère Augustinas Simanavičius de Lituanie et un reportage sur la vie de la province de l'Assomption en Australie, d'où vient notre frère Matthew Boland.

Nous vous avons présenté une ressource en ligne de la province de l'Inde, portée à notre attention par notre sous-prieur d’alors, le frère Anil Prakash D'Souza.

Nous nous sommes ensuite intéressés à la Croatie, terre natale de notre frère Ivan Zrno.

Au début de l'année académique, nous avons présenté à nos lecteurs notre frère de Lombardie, Andrea Codignola, et notre frère de FlandreAnton-Marie Milh.

Il y a quelques semaines, nous avons eu le plaisir d'accueillir un frère de la province de St-Joseph, située à l’est des États-Unis.

 

Avec l'arrivée du frère Gregory Maria Pine, un jeune prêtre qui prépare une thèse de doctorat en théologie dogmatique sous la direction du frère Gilles Emery, le couvent de St-Hyacinthe compte à nouveau des membres des cinq continents.

La province de Saint-Joseph est l'une des provinces les plus dynamiques de l'Ordre. Elle compte de loin le plus grand nombre de frères en formation des provinces des pays occidentaux : plus de 50.

Depuis 1917, les frères de la province Saint-Joseph dirigent une université catholique, le Providence College, à Providence, capitale de l'État du Rhode Island. Les frères sont connus pour leur prodigieuse production scientifique (dans la jeune génération, le dogmaticien Thomas Joseph White et le bibliste Anthony Giambrone sont bien connus), mais aussi pour leur présence dans les médias.

Le frère Gregory était connu de certains d'entre nous avant même son arrivée à Fribourg en raison de ses nombreuses apparitions sur YouTube dans une série de discussions théologiques avec Matt Fradd intitulée « Pints with Aquinas » (« Un verre de bière avec Thomas d'Aquin »).

 

Le frère Gregory est également l'un des animateurs d'un podcast appelé « Godsplaining » dans lequel cinq frères de la province de St-Joseph discutent entre eux de façon informelle sur une grande variété de sujets théologiques.

Ce n'est qu'un des podcasts produits par la province, un autre podcast populaire étant une conférence hebdomadaire donnée par l'Institut Thomiste de Washington, où est situé le studentat de la province.

Le frère Gregory représente donc l'un des courants les plus énergiques de l'Ordre des Prêcheurs aujourd'hui, et lui-même a beaucoup à dire. 

Pour le bien de tous nos lecteurs, mais aussi pour notre propre bien, puisque nous l'accueillons, nous avons été heureux lorsque le frère Gregory accepte de rencontrer la rédaction pour cette brève interview.

Les « Hillbilly Thomists » chantent un vieil hymne américain, « Poor wayfaring stranger ». Les « Hillbilly Thomists » sont un groupe bluegrass composé des frères de la province de St-Joseph.

***

Frère Gregory, bonjour.

Frère Gregory Maria Pine : Bonjour.

D'où viens-tu aux États-Unis ?

GMP : Je viens de Newtown, qui se trouve juste à la périphérie de Philadelphie dans l'État de Pennsylvanie. J'ai grandi dans une famille catholique généreuse et solidaire. Mes parents ont développé une culture catholique à la maison. Nous assistions à la messe, faisions des pèlerinages et priions ensemble. Je n'étais pas toujours le plus disposé à participer, mais ma mère était convaincante.

Chaque soir, nous priions un chapelet familial avant d'aller dormir. Quand j'étais plus jeune, j'avais l'impression que cela prenait une éternité. Les intentions de prière seules prenaient parfois plus de temps que le chapelet lui-même ! Mais, mes parents savaient ce qu'ils faisaient. Le chapelet et les sacrements nous liaient à Dieu en tant que famille et nous communiquaient clairement, à nous les enfants, quelles étaient et devaient être nos priorités pour la vie.

C'est une bénédiction de venir d'un foyer où la foi est vivante. Mais à un certain moment, quand on devient adulte, on doit faire sienne la foi...

GMP : Oui. Alors, lorsque mes sœurs aînées ont terminé le lycée, elles ont toutes deux choisi de fréquenter l'université franciscaine de Steubenville, dans l'État de l'Ohio.

Pendant des décennies, cette université a eu la réputation d'être un centre de formation de la foi ainsi qu'un centre d'études.

Lorsque je rendais visite à mes sœurs à l'université, j'étais impressionné par leur joie dans le Seigneur. J'ai pu constater qu'elles avaient approfondi leur propre foi depuis qu'elles avaient quitté la maison familiale. Et dans la communauté universitaire de cette époque, je pouvais voir le dynamisme de tant de jeunes hommes et femmes, brûlants de zèle pour Jésus-Christ.

Aussi, quand le moment est venu pour moi de choisir une école, je n'ai pas hésité. Je savais que je n'aimais le Seigneur que par à-coups et que j'avais besoin d'être nourri dans ma foi par un environnement favorable. J’ai considéré que Steubenville était l'endroit idéal pour moi.

L'université franciscaine de Steubenville, où le frère Gregory a étudié avant d'entrer dans l'Ordre

Était-ce un bon choix ?

GMP : Oui, je pense que oui.

C'est là que tu as commencé à penser à une vocation à la vie religieuse ?

GMP : Oui, mais pas tout de suite. Quand je suis allé à Steubenville, je ne pensais pas du tout à la prêtrise. Je voulais me marier et avoir une grande famille. Je pensais devenir ingénieur.

Mais ensuite, pendant ma première année d'études, j'ai assisté à une conférence donnée par le professeur Eleanor Stump de l'Université de Saint Louis. Stump connaît bien de nombreux frères de l'Ordre. Le thème de son intervention ce jour-là était la « nature de l'amour » telle qu'elle a été exposée par saint Thomas d'Aquin.

La pensée de Thomas d'Aquin était alors entièrement nouvelle pour moi, et j'ai été étonné par la profondeur de sa vision. Le professeur Stump exprimait des choses que j'avais envie d'énoncer mais que je n'avais jamais pu faire.

Un cours est donc à l'origine du cheminement de ta vocation ?

GMP : Ce cours a été le début, oui. Mais beaucoup de choses ont suivi. L'explication du professeur sur l'enseignement de saint Thomas m'a époustouflé par sa clarté, sa profondeur et sa beauté. J'ai noué une amitié avec le docteur angélique dans la prière et l'étude.

L'été suivant, j'ai repris un roman de Louis de Wohl basé sur sa vie (je recommande en gros tout ce qu'il a écrit, mais surtout Une lumière paisible sur la vie de saint Thomas). Une fois de plus, j'ai été frappé par le témoignage de saint Thomas.

Cela semble être une expérience d'éveil intellectuel. Mais qu’as-tu fait ensuite ?

GMP : Eh bien, j'ai ensuite continué à lire sur saint Thomas. La façon dont il a aimé le Seigneur a résonné en moi. Il m'a confronté à un témoin que je ne pouvais pas écarter, un témoin qui avait un droit sur ma vie. Je voulais aimer et suivre Jésus de la même façon que saint Thomas aimait et suivait Jésus.

Ainsi, au fur et à mesure que ma relation avec saint Thomas se développait à travers cette lecture, je me suis rendu compte que je m'identifiais à sa théologie à un niveau plus profond que l'intellect.

Je voulais apprendre de lui, mais je voulais aussi vivre comme lui. Je voulais suivre son chemin de vie. Il m'est donc apparu clairement que je devais explorer la possibilité de devenir un frère dominicain.

Quand même cela peut sembler exotique pour un jeune homme aux États-Unis au XXIe siècle d'envisager de suivre un mode de vie établi au début du XIIIe siècle en Europe.

GMP : Oui, et au début, je ne savais même pas si cela serait possible. Mais de nos jours, il suffit de faire une simple recherche sur Google pour trouver l'Ordre. J'ai contacté les frères et j'étais en route.

Ce n'était sûrement pas aussi simple que ça quand-même...

GMP : Ce premier contact a conduit à une série de visites de communautés. J'ai commencé à faire des visites avec les frères dominicains de la province de Saint-Joseph l'année suivante.

Je suppose que tu as apprécié ce que tu y as découvert ?

GMP : Oui (rires). J'ai grandi dans la confiance d'une vocation et j'ai rencontré une grande paix et une grande joie lors de mes séjours chez les frères.

J'ai aussi appris que si on veut rejoindre la province de Saint-Joseph et qu’on a l'intention de devenir prêtre, il faut avoir une licence, qui est aux États-Unis un diplôme universitaire de quatre ans. Comme j'étais déjà en plein milieu de mes études à Steubenville, j'ai simplement poursuivi mon cursus.

Ta vie spirituelle a-t-elle changé lorsque tu as commencé à te considérer comme un futur dominicain ?

GMP : Oui. Même quand j'étais encore étudiant, j’avais déjà une certaine vie spirituelle. J'ai commencé à assister à la messe quotidienne, à fréquenter l'adoration du Saint-Sacrement, à prier la Liturgie des Heures et le chapelet. Je suis vraiment tombé amoureux de la vocation dominicaine à cette époque, et j'ai renforcé cette relation en visitant les couvents dominicains, par exemple, et en lisant la vie des saints dominicains.

Es-tu entré dans l'Ordre à la fin de tes études ?

GMP : Au début, j'ai pensé qu'il pourrait être bénéfique d'acquérir une certaine « expérience de la vie », comme on dit aujourd’hui. J'ai donc décidé de différer mon entrée dans l'ordre d'un an ou deux après avoir reçu mon diplôme.

Mais ensuite, le jour de la fête de saint Thomas d'Aquin, en dernière année d'université, je lisais et méditais avec des amis un passage de l'Evangile de Jean (Jn 1, 29-42). Dans ce passage, Jean-Baptiste montre Jésus à ceux qui le suivaient. Il dit : « Voici l'Agneau de Dieu, qui enlève les péchés du monde ».

Ensuite, André et un disciple non nommé suivent Jésus à l'endroit où il se trouvait, et lorsqu'André se retourne vers son frère Pierre, il déclare : « Nous avons trouvé le Messie ! » Dans ce moment de lecture et de réflexion dans la prière, quelque chose de la certitude et de l'urgence d'André m'a frappé et m'a secoué.

A ce point ?

GMP : Oui, et cela m'a surpris. Par une grâce singulière, j'ai compris à ce moment-là qu'une vocation n'est pas quelque chose qui se planifie selon mes propres lumières. Il fallait que je confie ma vie au Seigneur, qui est suprême sagesse et providence.

Donc tu as décidé d'entrer dans l'ordre directement après l'université ?

GMP : (rires) Voilà la fin de l'histoire, oui. J'ai donc postulé au noviciat, et j'ai été accepté plus tard ce semestre-là. Je suis entré au noviciat à l'été 2010.

La prise d'habit du frère Gregory en 2010

Et je remarque que tu portes toujours l'habit de l'Ordre.

GMP : En effet. Dieu a été abondamment généreux avec moi pendant ma formation. La plus grande grâce de la vie a été de grandir dans l'amour et l'amitié avec le Seigneur et d'avoir une expérience approfondie de sa soif pour chaque âme. Dieu est bon. Il n'enlève que le péché. Il élève et perfectionne tout le reste. J'ai fait profession solennelle en 2014 et j'ai été ordonné prêtre en 2016.

Et qu’as-tu fait depuis ?

GMP : Depuis mon ordination sacerdotale, j'ai fait du travail académique, j'ai été vicaire paroissial dans notre paroisse de Louisville, j'ai enseigné comme professeur adjoint à l'Université Bellarmine dans le Kentucky, et j'ai travaillé comme directeur adjoint pour l’initiative de formation pour étudiants universitaires (« campus outreach ») de l'Institut Thomiste à Washington.

C'est à l'Institut Thomistique que les frères produisent le célèbre podcast.

GMP : Entre autres choses, oui.

L'ordination sacerdotale du frère Gregory dans le sanctuaire national de l'Immaculée Conception à Washington en 2016

Mais maintenant, te voici en Suisse. C'est la première fois que tu viens ici ?

GMP : Eh bien, en gros, oui, mais je ne suis pas étranger aux voyages internationaux, et même pas à cette région d'Europe, au sens large. Pendant mes études universitaires à Steubenville, j'ai passé un semestre en Autriche à Gaming, où les étudiants vivent et apprennent dans la Kartause, une chartreuse du 14e siècle restaurée, située au pied des Alpes autrichiennes.

En 2015, j'ai travaillé à Bogota en Colombie, dans la paroisse dominicaine de Nuestra Señora de Chiquinquirá.

Je suis même allé une fois en Suisse, mais seulement pour un week-end, pour faire une randonnée à Lauterbrunnen. J'ai fait pas mal de randonnées dans les montagnes aux États-Unis, et bien que j'aie beaucoup de travail à faire à Fribourg j'espère pouvoir sortir dans les belles montagnes de la région.

Tu es donc venu à Fribourg pour des recherches : mais dans quel domaine ?

GMP : Je commence à préparer une thèse de théologie dogmatique, plus précisément la christologie, avec le frère Gilles Emery. Le frère Gilles a formé plusieurs frères de notre province, en fait, et il est bien connu en Amérique, notamment pour son livre sur la Sainte Trinité.

Mais pourquoi la christologie en particulier ?

GMP : En fait, je me suis intéressé à ce thème au cours de mes premières études, comme fruit de l'apostolat de la prédication.

L'apostolat de la prédication ?

GMP : J'entends par là l'accompagnement des gens dans les paroisses et les écoles. La prédication, c'est-à-dire les homélies et les cours de catéchèse bien sûr, mais aussi de nombreuses conversations et rencontres informelles.

Grâce à ce travail, j'ai pu me rendre compte à quel point la communauté de l'Église est vaste et combien de personnes ont besoin d'être guéris par le Christ.

Une grande question pour moi est donc : comment le Christ nous sauve-t-il ? Comment le Christ va à la rencontre des gens, guérit-il leurs blessures et, finalement, les amène-t-il au ciel ? Ma thèse portera sur une seule facette de cette question : comment le Christ sauve-t-il en donnant lui-même un exemple de salut ?

Je vais faire semblant de comprendre exactement ce que tu entends par là.

GMP : (rires) Merci.

 

Alors, je serais négligent si je devais terminer cette interview sans noter ta présence sur Internet.

GMP : Tu m'as démasqué…

Oui, et en fait tu es très connu pour ton travail dans ce qu'on appelait autrefois les nouveaux médias. Quelle a été ton expérience en tant que prédicateur en ligne ?

GMP : Je pense que la plupart des frères de ma génération considèrent Internet comme une extension de leur vie de dominicains. C'est juste une autre façon de prêcher la Parole.

Je ne suis pas particulièrement doué techniquement. Mais tant qu’on a quelques outils simples, il n’a pas besoin d'être particulièrement habile techniquement pour atteindre beaucoup de gens sur Internet de manière significative.

Les réactions à tes vidéos sur YouTube sont-elles positives ?

GMP : Dans l'ensemble, oui. Aujourd'hui, plus d'un milliard de personnes utilisent YouTube. En tant que frères prêcheurs, nous serions imprudents d'ignorer ce « continent numérique ».

Je ne pense pas que la communication sur Internet puisse remplacer le contact en personne, mais c'est un premier pas, et cela peut faire beaucoup de bien.

Je suppose que ta propre histoire de vocation en est la preuve, n'est-ce pas ?

GMP : J'allais justement le dire. J'ai parfois l'impression que ma vocation est liée à l'informatique d'une manière que je n'aurais peut-être pas choisie au départ.

Même si j'ai parfois l'impression qu'Internet est saturé de contenu, il y a encore beaucoup de bonnes conversations à avoir, et je suis heureux d'y contribuer autant que je le peux. 

Penses-tu que les frères des États-Unis ont particulièrement bien compris ce qu'est l’évangélisation par internet ?

GMP : Je ne sais pas. S'il faut donner une réponse, je dirais qu'une chose dont nous, aux États-Unis, avons un sens aigu, est le fait que « ce monde mauvais » (Gal 1, 4) met tout en œuvre pour ruiner la prédication de la Parole de Dieu.

Mais ce n'est pas quelque chose qui nous fait perdre courage. Au contraire, c'est une invitation à relever le défi. Ainsi, si nous avons une chance de sauver des âmes, nous devons être missionnaires dans notre approche.

C'est un vieux slogan dominicain, attribué (probablement à tort) à saint Dominique, « Prêchez à tous, toujours, partout et de toutes les manières possibles ». (Certains ont remarqué que ce slogan a une ressemblance suspecte à la devise du grand magasin Harrod's de Londres, « Omnia Omnibus Ubique »).

En tout cas, c'est un dicton qui exprime le désir dominicain de toucher tout le monde ; de ne laisser personne de côté, et de ne pas avoir peur d'utiliser de nouveaux moyens pour annoncer la Bonne Nouvelle.

L'internet nous aide à atteindre les gens. Donc aujourd'hui, « tous les moyens possibles » inclut certainement les médias électroniques.

 

J'ai fait remarquer que la province de Saint-Joseph compte plus de 50 frères en formation. Il semble que ta province soit plus forte maintenant qu'elle l'était il y a 10 ou 15 ans, et cela est vrai même si les statistiques montrent que l'Église catholique en Amérique est en crise. Comment expliques-tu ce paradoxe ?

GMP : C’est la miséricorde de Dieu.

Honnêtement, dans notre province, nous ne faisons rien de spectaculaire. La prière et l'étude sont importantes pour nous, mais est-ce qu'une grande découverte ?

Et si le Seigneur a jugé bon que de nouvelles personnes nous soient envoyées, nous avons pour responsabilité de les former et de les envoyer dans le monde. Si nous ne le faisons pas, je pense que la grâce de nouvelles vocations ne nous sera plus donnée pour des générations à venir.

Ainsi, ces nouvelles vocations sont une bénédiction pour nous mais aussi un lieu de vérification voire d'épreuve pour nous. C'est aux frères de la génération actuelle surtout de rester fidèles à la vie contemplative et à la vocation du prêcheur. L'important, c'est la fidélité et la magnanimité.

Que te vois-tu faire demain, disons en 5 ou 10 ans ?

GMP : J’aimerais continuer à faire les choses que je fais maintenant, mais avec plus de zèle et de courage. Nous n’avons pas besoin de réinventer l’Evangile. La parole de Dieu est toujours vivante.

En tant que prêcheurs, notre mission est de transmettre l'Evangile selon des modes adaptés à la culture contemporaine sans rien compromettre de sa puissance et de sa fécondité.

C'est un défi, certes, mais c'est aussi simple que cela.

Merci, frère Gregory !

Le fr. Gregory Maria Pine (photo : dominicanfriars.org / la rédaction)

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