Mère et fils débattent de l’existence de Dieu
- Fr. Guy
Adrien Candiard, Maman voudrait que je croie en Dieu. Roman. Éditions du Cerf, 2025, 142 pages
Quel frère dominicain francophone n’a pas entendu parler du frère Adrien Candiard ?
Assigné au couvent du Caire, il est surtout connu par ses diverses publications au format réduit, ou sur le net. Un reflet sans doute de ses conférences, entretiens ou retraites animées par ses soins…
Mon blog en a déjà fait mention. J’ai particulièrement retenu l’ouvrage consacré au discours apocalyptique contenu dans les synoptiques et le billet de Paul à Philémon.
Chaque fois, une référence biblique pour analyser une situation spirituelle actuelle.
Le succès éditorial de notre frère est dû à son style clair, enjoué et accessible à tous, mais aussi à l’inattendu de ses propos, pour le moins surprenants. Bref, il nous fait réfléchir sans étaler sa science et sa pédanterie. Je me suis toujours plu à le lire.
Mais voilà que le nouveau livre que je présente dans ce blog appartient, selon le désir de son auteur, à un nouveau genre littéraire, celui de la fiction romanesque. Juste assez pour camoufler l’identité des personnages dont l’histoire ou les bribes de vie sont bien connues de l’auteur. Il s’en explique à la fin de son « roman ».
Donc, ce livre n’est pas une autobiographie de Candiard, pas plus qu’une biographie de sa mère, qui apparaît dans l’intitulé de son livre. Pour brouiller les pistes, Adrien dédie son écrit à sa mère « qui n’a d’ailleurs jamais spécialement tenu à ce que je croie en Dieu ».
Qu’a-t-elle donc vraiment voulu ? Que son fils Guillaume participe au week-end préparatoire d’une confirmation que Guillaume refuse d’ailleurs de recevoir. Comment se retrouver dans ce tissu de contradictions ? Peut-être en rappelant la trame de ce « roman ».
Imaginez une petite dizaine d’adolescents et adolescentes d’un quartier BCBG parisien, reclus pendant 24 heures dans un couvent de sœurs ivoiriennes quelque part dans la banlieue parisienne. En compagnie du Père Simon, dont le style semble convenir à tous. Y compris la compagnie de l’animatrice, ennuyeuse dans sa catéchèse, mais si compréhensive quand elle se met à parler vrai.
Chacun et chacune a son histoire, à l’intérieur et à l’extérieur du groupe. Guillaume a donc aussi la sienne, bien particulière.
Il s’en explique dans une lettre adressée à l’évêque, où il lui communique son intention de différer sa confirmation :
« J’ai 15 ans et suis en classe de seconde…
J’aime le sport… Mes parents sont divorcés…
J’ai reçu une éducation chrétienne… Ces dernières années, je ne m’intéresse pas beaucoup à la religion. Je n’avais pas de problèmes avec Dieu et avec Jésus, mais je m’ennuyais à l’église. À la maison, on mettait trop la pression là-dessus. Surtout ma mère, qui m’a obligé à prendre part à cette retraite. Je n’avais pas le choix. »
Pourtant, cette retraite l’a rapproché de Dieu.
Au cours d’une nuit de larmes, face à un crucifix de la chapelle, il s’est senti aimé jusqu’à l’extrême de lui-même. Il n’est plus seul.
Relisant l’Évangile, il prend conscience que Dieu ne s’impose pas. Il la fera, cette confirmation, mais quand elle s’imposera d’elle-même sous la force de l’Esprit. Non pas comme un cadeau fait à sa mère ou à Dieu.
Maintenant, il lui suffit de vivre avec cette présence de Dieu qu’il vient de découvrir.
Ce livre intéressera surtout les catéchètes et parents qui se posent la question de la foi ou de la « non-foi » de leurs enfants. Ont-ils choisi la meilleure méthode ?
Ce que ce livre démontre, c’est que Dieu ne s’approche que de ceux et de celles qui en ont fait une expérience personnelle.
Il a fallu une nuit de larmes pour que Guillaume en soit convaincu. Désormais, il n’est plus seul ; Dieu est avec lui.
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