Mercredi dans l'Octave de Pâques

Emmaüs : un mot sur l'Évangile (Lc 24, 13-35)

Il y a quelque chose de très réconfortant dans le fait que quelqu'un puisse ne pas encore reconnaître Jésus, tout en pouvant quand même le rencontrer vraiment.

Cela doit être une vérité très importante, puisque dans les Évangiles nous avons trois descriptions de telles rencontres avec le Ressuscité. Marie Madeleine a d'abord rencontré le Christ, comme s'il était un étranger, dans le jardin ; puis les deux disciples qui vont à Emmaüs, et enfin Pierre et six autres disciples quand ils pêchaient dans le lac de Tibériade.

Toutes ces situations ont quelque chose en commun. Dans chacune d'elles, l'homme – même s'il ne s'en rend pas compte – vient tout de même à la rencontre du Christ. Marie-Madeleine fut simplement bouleversée par le fait qu'elle trouva le tombeau du Christ ouvert et vide. Pierre et les autres disciples ont rencontré Jésus le dimanche de la Résurrection pendant qu’ils étaient en train d’accomplir son ordre d’aller en Galilée.

Même les deux disciples qui ont fui à Emmaüs pour effacer les traces de leur relation avec Jésus sont néanmoins venus à sa rencontre, et cela de deux manières. D’abord ils ont écouté cet étranger avec attention et avec une vraie foi quand il leur expliquait les prophéties messianiques, mais en plus ils ont rencontré Jésus par leur hospitalité. Comme l'écrit l'évangéliste, « ils s’efforcèrent de le retenir », ce qui veut dire qu’ils ont insisté pour que cet étranger reste avec eux, mêmes sans savoir que c'était Jésus. Ils ne voulaient pas qu’il soit seul.

Si ce n'était pour leur hospitalité, Jésus aurait pu aller plus loin, et ils ne sauraient pas du tout qu'ils l'avaient rencontré. Saint Augustin a écrit sur cet évangile : « Timeo Dominum transeuntem. » — « J'ai peur que le Christ passe à côté de moi et que je ne le remarque pas, et il ne reviendra peut-être jamais ». (Homélie 38 de Saint Augustin sur le Nouveau Testament, citée dans l'homélie du Pape François du 22 mars 2020)

Nous trouvons un épisode très similaire dans le livre de la Genèse, où Lot a presque forcé les trois étrangers à recevoir son hospitalité. Et c'est le genre de pression qui est non seulement permise, mais même convenable. Il s'agit d'une expression dont le but est d'enlever le souci d'un autre qui ne veut pas être un fardeau pour nous. Avec un tel accent, note accueil ou notre hospitalité peut communiquer à l'autre qu'il nous rend heureux quand il accepte ce que nous pouvons lui offrir.

Saint Grégoire le Grand, qui admirait beaucoup l'hospitalité des disciples à Emmaüs, dit : « Ce n'est pas par hasard que les disciples n'ont pas reconnu Jésus lorsqu'ils ont écouté ses enseignements ; ils ne l'ont reconnu qu’au moment où ils ont commencé à comprendre ses enseignements et à les réaliser en pratique. » (Homélie 23 de Saint Grégoire le Grand)

Il en est de même pour nous.

La meilleure possibilité de rencontrer le Seigneur Jésus ressuscité et vivant est donnée à ceux pour qui le commandement de l'amour est vraiment une règle de vie. « Voici mon commandement : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. » (Jn 15,12)

Basé sur une réflexion du frère J. Salij

 

Un commentaire du célèbre tableau de Rembrandt (au musée Jacquemart-André, à Paris), par le bibliste Régis Burnet, professeur de Nouveau Testament à l'université catholique de Louvain :

Souper à Emmaüs ou Les Pèlerins d'Emmaüs, Rembrandt, vers 1628. Wikipédia.

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