Matinée communautaire autour du procès de Nuremberg

Ce matin, le couvent de Genève s’est réunie pour sa traditionnelle « matinée communautaire», placée cette fois sous le signe de la justice internationale.

À l’invitation du frère Joseph de Almeida, lecteur conventuel, nous avons eu le plaisir d’entendre Pascale Casbi, co-autrice (avec Yves Beigbeder) de Le temps de la paix : Souvenirs d’un siècle de justice internationale.  

Durant son exposé, Mme Casbi a démontré comment le procès de Nuremberg a jeté les bases d’un système destiné à protéger la paix en imposant la responsabilité individuelle pour des crimes étatiques. À ses yeux, cet héritage reste incontournable pour comprendre les grands défis actuels du droit international. Elle a également évoqué l’ouvrage de référence d’Henri Donnedieu de Vabres, La crise moderne du droit pénal. La politique criminelle des États autoritaires, qu’elle considère comme un jalon dans l’évolution de la jurisprudence et des législations relatives aux crimes de masse.

Pascale Casbi possède un parcours fascinant, enraciné dans l’histoire et la transmission de la mémoire. Née en Iran en 1957, elle a grandi entre le Moyen-Orient et l’Asie du Sud-Est avant de s’installer avec sa famille à Thonon-les-Bains en 1972. Ce choc culturel a marqué son approche professionnelle et ses recherches, notamment sur l’histoire des Juifs de Pologne arrivés en France après 1945. Formée à la psychologie analytique, elle exerce à Thonon-les-Bains et intervient dans les établissements scolaires pour sensibiliser la jeunesse à la Shoah. Engagée dans la préservation du patrimoine et de la mémoire, elle préside l’association Les Amis de Rives et organise des visites guidées du village de pêcheurs de Rives. Actuellement, elle travaille à la mise en forme d’un tapuscrit inédit intitulé WELTSCHMERZ, La douleur du monde, retraçant l’itinérance d’un Juif polonais en France avant la Seconde Guerre mondiale.

À l’issue de la conférence, le frère Joseph et les autres membres de la communauté ont chaleureusement invité Pascale Casbi à prolonger la discussion autour d’un repas au couvent. Nous tenons à lui exprimer toute notre gratitude pour son intervention, à la fois éclairante et inspirante, qui a permis d’approfondir la réflexion sur les enjeux contemporains de la justice internationale. Dans une ambiance fraternelle, ces échanges ont souligné l’importance de la collaboration entre chercheurs, religieux et citoyens désireux de promouvoir les valeurs de paix et de justice.