Mardi de la 3ème Semaine du Temps Pascal

« Ce n’est pas Moïse, c’est mon Père qui vous donne le vrai pain venu du ciel » (Jn 6, 30-35)

Si je devais donner un titre à l’Evangile que nous venons d’entendre, je l’appellerais : « Comme il est difficile de nous ouvrir à des horizons éternels » .

Nous avons entendu les protestations de la foule autour de Jésus à Capharnaüm :

« Quel signe vas-tu accomplir ? Quelle œuvre vas-tu faire ? Au désert, nos pères ont mangé la manne »

Et ces mots devraient nous faire peur – parce que la foule exprime les doutes que nous trouvons peut-être dans nos propres cœurs.

Et la tentation de douter (je vous suggère ce matin) est parfois particulièrement forte après Pâques, en cette troisième semaine du temps pascal, car nous commençons à nous lasser des festivités, et nous nous demandons finalement : c'est bien que le Christ soit ressuscité – mais alors ? Est-ce que quelque chose a vraiment changé ? Qu’est-ce qu’il a fait pour moi ?

En d'autres termes, où est ma manne ? Où est la manne qui tombe du ciel pour moi ?

Nous savons que cette même foule, ces mêmes gens étaient ravis quand Jésus a fait une merveilleuse multiplication de pain. Mais le Seigneur leur dit qu'il veut leur donner une nourriture bien plus précieuse et bien plus durable que le pain. Et cela semblait un peu moins les intéresser. Après tout, au temps de Moïse, la manne tombait du ciel presque tous les jours pendant quarante ans.

Mais la patience de Jésus est plus grande que l'ennui spirituel de ceux qui voudraient que Dieu s'occupe de l'arrangement de leur bien-être temporel. Notre Sauveur nous explique qu’au temps de Moïse, la manne n’était qu’un signe avant-coureur, une préfiguration, du vrai pain du ciel, de ce pain dont le Père éternel veut nous nourrir sur notre chemin vers la vie éternelle. Le pain pour la route. Le viatique, viaticum.

Et Jésus explique qu'il est le Pain de vie, mais que nous devons croire en lui pour le recevoir comme pain pour la vie éternelle : « celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura jamais soif ».

Le passage d'aujourd'hui s’arrête là, mais il faut savoir qu’on ne finira l'ensemble de cette conversation que dans quelques jours, ce samedi, et alors nous verrons que la plupart de ceux qui écoutait Jésus au début de cette histoire ne sont pas restés pour entendre son explication jusqu'à la fin. Ces gens partaient, complètement fermés à la perspective de l'éternel et très découragés.

Ils se sentaient déçu par Dieu : ça peut nous arriver – ça peut nous arriver même d’insulter le Seigneur Dieu parce qu'il n'agit simplement pas toujours comme nous le souhaiterions.

Et voilà la même mentalité que nous voyons parmi la foule de l'Évangile. C'est une mentalité bornée qui nie la possibilité que Dieu puisse faire quelque chose qui dépasse notre imagination.

La foule essayait de dicter au Seigneur, de dicter les termes de leur engagement, de sorte que leur foi en Lui serait récompensée – qu’ils seront (pour ainsi dire) payés pour leur fidélité avec les biens de la terre. Ils veulent du pain. Ils veulent leur manne.

Mais le pain de Dieu, le vrai Pain pour la route, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. Et cette route n'est pas facile.

Enfin, dans la lumière de Pâques, dans ce temps béni, n’oublions pas, comme il est si facile d'oublier, que même le Seigneur – même Jésus – arrive au jour de sa Résurrection qu’en passant par sa Passion et sa Croix.

Basé sur une réflexion du frère J. Salij

Le Christ prêchant à Capharnaüm (détail), Maurycy Gottlieb, entre 1878 et 1879 (Wikipédia)

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