Lundi de la 3ème Semaine du Temps Pascal

Le miracle de la multiplication des pains a révélé combien il était difficile pour les personnes qui écoutaient les enseignements de Jésus et qui étaient témoins de ses miracles de vraiment croire en lui. Ravis que le Seigneur Jésus les aient nourris, ils ont voulu l'appeler « Roi ».

Ils n'ont pas été découragés par le fait qu'Il se soit retiré et se soit caché d'eux, et à la fin ils l'ont retrouvé. Puis Jésus leur a rappelé qu'ils ne le cherchaient que pour des raisons temporelles, alors qu'il était venu du sein du Père et qu'il voulait leur montrer le chemin de la vie éternelle.

Aujourd'hui, beaucoup de gens, observant la propagation de la toxicomanie et le sentiment de la vacuité du sens de la vie, regardant avec anxiété la déchéance morale et l'éclatement de la famille, arrivent à la conclusion que probablement une seule Église peut encore nous sauver d'un effondrement moral à l'échelle sociale.

Il faut le dire clairement : si l'Église avait orienté son activité principale vers la moralité de la société, et si elle était allée ainsi à l'encontre des paroles du Christ, elle n'aurait rien obtenu. Le but principal de l'Église est de construire une communauté de croyants en Christ et de conduire les gens à la vie éternelle. C'est seulement en poursuivant ce but principal que l'Église peut contribuer sérieusement à élever la moralité sociale.

Il en va de même pour l'attitude de l'Église à l'égard de notre communauté nationale. Le fait que l'Église ait joué un grand rôle dans notre histoire nationale et que notre culture et notre conscience nationale soient effectivement imprégnées du christianisme ne signifie pas que le but principal de l'Église est de servir la nation.

L'Église ne sera vraiment utile à la nation ou à la société que lorsqu'une foi profonde en Jésus-Christ, une foi menant à la vie éternelle, y fleurira. Comme l'a dit Jésus dans l'Évangile d'aujourd'hui : « L'œuvre de Dieu, c'est que vous croyiez en celui qu'il a envoyé ».

Basé sur une réflexion du frère J. Salij