L’Escalade revisité

La nuit la plus longue. Au temps de l’Escalade. Gautschi Henri, CD BBR. Lu par Mme Sylvie Garazi. Livre initialement publié en 2018.

Je m’applique à écouter ce CD-Victor mis à ma disposition par le service d’animation du Foyer.
J’y suis intéressé pour de multiples raisons.

Depuis plus de 30 ans, je réside en cette ville de Genève que j’ai d’abord vouée aux gémonies. Mais aujourd’hui, l’histoire de cette ville, si riche et si complexe, est devenue depuis plus de trois décennies ma propre histoire, complexe elle aussi.

Je ne connais pas l’auteur de ce CD, mais son sujet — l’Escalade du 12 décembre 1602 — m’intéresse à plusieurs titres : politique, confessionnel, stratégique, culturel et social. On peut dire que la Genève moderne est née cette nuit-là.

Bien sûr, il s’agit d’une œuvre romanesque avec ses passages obligés : intrigues sentimentales entre personnages imaginaires. Mais le fond historique de l’événement est tout de même respecté. En particulier, le récit de la débâcle de l’armée du duc de Savoie. Le roman expose les faits et analyse avec précision les raisons de cette déculottée.

À cela s’ajoutent bien d’autres éléments que j’ignorais jusqu’à l’audition du CD. L’histoire se déroule à Chancy, petite commune du Mandement, mais aussi à St-Julien et Viry, au cœur d’un imbroglio politique et religieux. Le territoire est revendiqué aussi bien par les réformés genevois que par les catholiques savoyards, les Bernois et même par le roi de France.

Au premier plan : les Genevois, qui veulent vivre libres chez eux.

Dans la foulée, je m’initie à la cuisine (je ne parle pas de gastronomie), à l’agriculture et à l’architecture de cette région. Les mœurs sont dures, et même très rudes et grossières. La cruauté et l’irrespect sont partout.

Tous ces ignobles débordements me convainquent de la chance de n’avoir pas vécu en ce temps.

En conclusion, une lecture sans charme, mais digne d’intérêt.