Les frères étudiants en voyage à Chalais
Durant le weekend prolongé de la Toussaint, du 31 octobre au 3 novembre, les frères étudiants du couvent St-Hyacinthe, avec leur père-maître le frère Jacques-Benoît Rauscher, se sont rendus au monastère de nos sœurs moniales de Chalais près de Grenoble, en dessus de Voreppe.
Ils y ont rejoint leurs homologues, les frères étudiants du couvent du « Saint Nom » de Lyon, accompagnés de leur père-maître, le frère Benoît Delhaye.
Ce fut l'occasion de tisser des liens fraternels.
L'idée principale du voyage était de permettre aux deux communautés d’étudiants de mieux se connaître et de permettre aux frères étudiants qui ont déjà plusieurs années d’expérience dans l’Ordre de passer du temps avec des étudiants plus jeunes, qu'ils ne connaissent pas nécessairement puisqu'ils sont dispersés dans différents lieux pour leur formation théologique.
Le monastère de Chalais fut un excellent endroit pour cette rencontre fraternelle, car il se trouve qu'à 1,5 h en voiture de Lyon et à 3,5 h de Fribourg.
Le monastère de Chalais est un grand trésor du patrimoine de notre Ordre, et de la vie monastique européenne.
Son histoire est d’ailleurs bien plus ancienne que celle de l'Ordre :
Le Monastère de Chalais, aussi appelé Châlais-sur-Voreppe ou Notre-Dame de Châlais, date de 1101. Le monastère fut bâti pour accueillir une communauté d’ermites vivant comme les Chartreux.
Au début, l'Ordre de Chalais (les chalaisiens) était indépendant, mais en 1303, il fut intégré à l’Ordre de saint Bruno.
Plus tard, le monastère a été partiellement détruit en 1562 pendant les guerres de religion, mais a été reconstruit.
Quelques siècles après, l'État l'a saisi pendant la Révolution française (1789-99) et l'a vendu à un propriétaire privé.
De 1844 à 1887, le monastère accueille à nouveau une communauté de vie consacrée, cette fois les frères dominicains occupent les lieux. Ceux-ci s’inscrivent dans le mouvement de restauration de la vie dominicaine en France par l’impulsion du célèbre frère Henri-Dominique Lacordaire.
Par la suite, le monastère est à nouveau vendu.
La communauté actuelle d'une quinzaine de moniales dominicaines a acheté la propriété en 1963 et l'a restaurée.
En tout, 16 frères étudiants se sont réunis, et parmi eux une profusion de nationalités différentes : un frère danois, un lituanien, un finlandais, un polonais, un hollandais, un angolais, un croate, un égyptien, un tunisien, plusieurs français, quelques parisiens et un suisse – une bonne représentation de l'Église dans son universalité.
Jeudi soir, après l'arrivée de tous les frères étudiants dans la maison Lacordaire qui jouxte le monastère, les frères de Fribourg ont proposé et préparé une fondue fribourgeoise.
Ce fut un moment de grande convivialité qui nous a permis d’entamer ce séjour fraternel dans un esprit de joie toute dominicaine.
Le vendredi, nous avons célébré la solennité de la Toussaint dans la magnifique église romane des sœurs moniales. Le frère Benoît Delhaye a prêché et présidé l’Eucharistie.
Les messes dominicales ainsi que celles des solennités et des fêtes à Chalais sont marquées par la présence de nombreux fidèles de toutes générations qui montent dans ce recoin alpin pour célébrer et prier avec les sœurs.
Certains frères ont profité de ce temps dans un splendide paysage automnal pour partir en randonnée dans le massif de la Chartreuse.
Le vendredi soir, puisque c’était une grande fête dans le calendrier de l’Église, les sœurs ont reçu les frères étudiants avec leurs pères maîtres pour une récréation.
La prieure a noté que les moniales n'avaient jamais vu autant de frères à la fois dans leur salle de récréation.
Nos sœurs nous ont même dit qu'elles avaient dû déplacer les meubles afin de pouvoir accueillir tous les frères.
La récréation s'est terminée par la célébration des Complies de la Toussaint dans l'église du monastère.
Le samedi, les frères ont continué à profiter de la beauté de l'environnement du monastère. Ils ont aussi célébré solennellement la messe pour tous les fidèles défunts.
Samedi après-midi, un grand groupe de frères se sont activés dans la cuisine de la maison Larcordaire.
Le soir, on nous invitait à dîner avec les sœurs dans leur réfectoire, et les frères étudiants furent chargés de préparer un dessert.
Heureusement, il y avait parmi les frères un maître-pâtissier, le frère Alban Vallette d'Osia.
C’est lui qui a coordonné les différentes tâches pour que nous puissions réaliser des desserts hautement gastronomiques.
Les moniales, pour leur part, nous ont préparé une délicieuse tartiflette (un gratin de pommes de terre et d'oignons sur lequel on fait fondre du reblochon, un fromage originaire des Pays de Savoie).
Au cours d'un repas aux accents très joyeux, on pouvait clairement percevoir le lien particulier qui unit les frères et les sœurs au sein du même Ordre pour une mission commune : « Prêcher l'Évangile ! Toujours, partout et de toutes les manières possibles ».
Le dimanche matin durant la messe, le père-maître des étudiants de Fribourg, notre frère Jacques-Benoît, prêcha de manière novatrice et édifiante sur l’histoire de Zachée dans l’Évangile selon Saint Luc (Lc 19, 1-10).
Il organisa son propos autour de « trois arbres » : le sycomore de Zachée, l'arbre de vie dont le fruit fut l’objet du péché d'Adam et Ève dans le jardin d'Éden, et enfin l'arbre de la Sainte Croix du Christ, sur laquelle le Dieu fait homme s’est offert sans réserve pour nous sauver.
Après le repas de midi, les frères se sont dits « au-revoir », en se promettant de répéter ce type de séjour fraternel à l'avenir.
De retour au couvent de Fribourg et à l’Université, nous rendons grâce pour ce bref temps de repos et de rencontre fraternels. Sachant que nous sommes soutenus par les prières de nos sœurs, nous prions plus fermement les uns pour les autres.
Que Dieu bénisse les prochaines étapes de nos études, et que l’Esprit renforce nos pères-maîtres dans leur travail de formation et de discernement.
Dans cette courte vidéo, nos frères Alexandre Frezzato et Stefan Ansinger remplissent l'église romane de Chalais d'un chant composé au IVe siècle — le Te Deum (de son incipit, Te Deum laudamus — Nous te louons, ô Dieu !) :

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