La rentrée au couvent de St-Hyacinthe
Dans le cycle naturel des choses sur cette Terre, le mois de septembre représente l’achèvement et la conclusion des processus de la germination, de la croissance et de la fructification. L’été s’approche de sa fin, la terre et le travail des hommes donnent leurs fruits et la nature se prépare à entrer dans le repos hivernal.
Dans le couvent dominicain de Saint-Hyacinthe à Fribourg, au cours du mois de septembre, les choses prennent leur place un peu autrement. Dans la vie de la communauté bien de choses commencent ou recommencent : la reprise des études intensives avec une nouvelle année académique, les nouvelles charges, les services ou les apostolats dans la communauté chrétienne ou ailleurs.
La communauté des frères reçoit aussi de nouveaux membres, des frères venus d’ailleurs à Fribourg pour leurs études ou apostolats. Cette année, une fois de plus, ils viennent des différents coins du monde. Ainsi la communauté se compose de frères provenant de Suisse, France, Pays-Bas, États-Unis, Australie, Belgique, Croatie, Danemark, Inde, Lituanie, et Tunisie, renouvelant son caractère enrichissant d’internationalité et sa manière de vivre la catholicité (grec : καθολικός – universel) de sa foi et de l’Ordre des prêcheurs.
Pour qu’ils puissent, dans toutes leurs différences, « être réunis et habiter ensemble dans l’unanimité, ne faisant qu’un cœur et qu’une âme en Dieu » (Règle de Saint Augustin I.) les frères ont commencé cette nouvelle période en invoquant la grâce de l’Esprit Saint au cours d’un temps de retraite spirituelle, et en se mettant à l’écoute les uns des autres lors de la première réunion de la communauté post-estivale. Après le mot du prieur, nous introduisant dans cette nouvelle étape, les frères, ayant fait connaissance avec les nouveaux-arrivés, se sont répartis les charges conventuelles et ont établi quelques points directeurs pour la suite.
La retraite de cette année a été prêchée par Chantal Reynier, professeur d'exégèse biblique, diplômée d’histoire ancienne de l’Université Lyon II, et titulaire d'une licence de théologie biblique de l'Université pontificale grégorienne à Rome.
Chantal Reynier a invité les frères à se pencher et méditer sur deux quêtes présentes dans le Nouveau Testament ; celle de Marie de Magdala au matin de la Résurrection (Jn 20, 1-18) et celle de Paul sur le chemin vers Damas (Ac 9, 1-6).
Marie de Magdala cherchant son Maître trouve un tombeau vide et pour remplir ce vide et sa tristesse elle commence à imaginer les explications et les pistes possibles. Ne faisons-nous pas la même chose dans les moments « vides » dans notre vie spirituelle ? Ne forgeons-nous pas des explications qui souvent nous empêchent d’aller plus loin ? Cette scène de l’Evangile, indique Mme Reynier, nous démontre que nous ne pouvons pas prendre Jésus, mais qu’il se donne. Lui qui rejoint Marie dans sa quête, nous rejoint aussi là où nous sommes pour nous amener encore plus loin dans notre recherche, au-delà nos propres explications. Seul son Esprit peut nous faire passer de l’ignorance à la connaissance.
Paul, lui par contre, est prisonnier de sa connaissance, de son irréprochabilité à l’égard de la justice de la loi (Ph 3,6). Pourtant, devant Jésus qui se révèle à lui, il est aveuglé par la lumière. Il tombe de ses certitudes. Désormais il accepte la perte de ses « expertises » pour gagner le Christ. Ainsi écrit-il :
« Je regarde toutes choses comme une perte, à cause de l’excellence de la connaissance de Jésus Christ mon Seigneur, pour lequel j’ai renoncé à tout, et je les regarde comme de la boue, afin de gagner Christ. « (Ph 3,9)
Et nous, quelles pertes acceptons-nous pour gagner le Christ ? Sommes-nous prêts à chercher le Christ pour qu’il nous montre ce que nous devons abandonner pour le trouver et recevoir de lui ? Les questions posées par Mme Reynier sont particulièrement pertinentes pour ceux qui vivent une vie consacrée.
Dans la suite de la retraite les frères ont médité les textes et les hymnes christologiques provenant des épîtres de Saint-Paul : Ph 2, 5-11 ; Col 1, 12-20 ; Ep 1, 3-10. En contemplant la vie de Jésus, nous découvrons ce que Dieu veut nous révéler sur notre vie, sur la vie de l’humanité toute entière. Le Fils se fait « terrien, » prenant notre chair pétrie de boue et il est allé jusqu’au bout de notre misère en donnant sa vie sur la croix. Quel visage de Dieu et de nous-même pouvons-nous apercevoir dans le Crucifié ? Visage de Dieu aimant, qui dans le Jésus à pris cette dernière place de l’homme rejeté, pour que désormais aucun homme ne soit loin de son amour. Cet abaissement de Jésus transforme la totalité du créé touché par la grâce et par l’humilité de Dieu qui offre à l’humain le chemin du salut, qui lui rend sa dignité, en accordant son amour à chaque être humain. Il a fait ça pour moi, il l’a fait aussi pour l’autre, nous montrant ainsi que notre vie dans le Christ doit engendrer et l’amour envers Dieu et l’amour envers toute autre personne.
Par la force de son amour Dieu a voulu nous arracher des ténèbres, comme il a arraché son Fils de la mort. Par la lumière de ce Fils devenu homme il nous découvre nos ténèbres et les zones grises de notre vie, le refus que nous opposons à Dieu, le péché qui nous détruit, qui décompose notre intégrité. Ainsi par son Fils nous parvenons et restons dans ce milieu de vie nourricier de la grâce divine, dans la vie même du Père, du Fils et de l’Esprit-Saint.
Et c’est là que se trouve notre espérance, dans ce Christ qui nous attend au ciel. Puisque l’humain n’existe sur cette terre que pour la communion intime avec Dieu qui attend une réponse libre de notre part. Une réponse qui par conséquent implique un style de vie en toute cohérence avec le dessein divin qui regarde vers son terme, son accomplissement. Vivons-nous conscients que nous ne sommes pas livrés à l’absurdité de l’univers ? Au contraire, Dieu nous a choisis, dans le Christ, avant la fondation du monde pour que nous soyons dans l’amour. Nous sommes appelés à nous orienter vers ce Christ qui assume tout l’univers et son histoire, toutes choses, celles du ciel et celles de la terre. C’est en lui que nous pouvons trouver notre accomplissement, a rappelé Mme Reynier.
frère Ivan Zrno
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