La confirmation hier et aujourd'hui
- Fr. Guy
À midi, repas au couvent. Un jeune invité dont Pierre me dit qu’il pourrait avoir des velléités dominicaines. Dylan – c’est son nom – fut confirmé récemment et préparé par Pierre à recevoir ce sacrement. Le premier objectif de Dillan ne fut pas de recevoir un nouveau sacrement, mais de « confirmer » la foi qui le fait vivre. Les réformés donnent le même sens à ce mot « confirmation » qui n’est pas pour eux un « sacrement » comme la Cène et le baptême, mais l’occasion d’exprimer publiquement sa foi dans une assemblée de fidèles croyants. S’il poursuit ces rêves dominicains, Dillan aura l’occasion de creuser cette question.
Tout cela m’amène à me ressouvenir de ce que fut ma propre confirmation et de rafraîchir tant soit peu ce que m’en dirent plus tard des professeurs de théologie catholique.
Je devais avoir 12 ou 13 ans. Les gamins que nous étions – et même quelques adultes – n’en parlaient que comme le sacrement d’une gifle solennelle appliquée sur notre joue par un évêque de passage. En fait, une tape amicale du responsable du diocèse qui visitait ses ouailles campagnardes une fois tous les sept ans. Ce geste se faisait au cours d’une messe que le prélat ne présidait pas. Ces racontars et ces pratiques suffisaient à nous effrayer, mais sans nous rapprocher de Dieu et encore moins de son Esprit dont on ne nous parlait quasiment jamais dans nos leçons de catéchisme. Sauf pour évoquer le récit de Pentecôte où l’Esprit sous forme de langues de feu transformait en polyglottes des individus qui la veille ignoraient le parler de leur voisin.
Curieusement, je ne me souviens pas de l’onction du saint chrême et encore moins de l’imposition des mains de l’évêque, mais bien du choix de mon parrain, car il en fallait un à cette occasion. Un des frères de ma mère était capitaine et je rêvais qu’il puisse m’accompagner vêtu de son uniforme lors de ma confirmation. Une façon d’épater mes copains. La vanité avait déjà trouvé sa niche quelque part en moi. Mais ce jour-là elle ne fut pas satisfaite. Mes parents avaient cédé à la pression d’un cousin de mon père qui revendiquait ce rôle. Sans uniforme militaire, mais clérical tout de même, car mon parrain de ce jour portait la soutane.
Ce récit pourrait paraître stupide et enfantin ; il a au moins le mérite d’attester le progrès théologique et liturgique de mon Église au cours du siècle précédent. La confirmation n’est plus un rite folklorique. C’est une partie du rite baptismal (onction et imposition des mains) que les évêques ont voulu se réserver pour marquer et affirmer leur rôle de responsables des sacrements de l’initiation chrétienne. Toute l’attention se porte désormais sur le don ou les dons de l’Esprit qui accompagnent la vie chrétienne du nouveau baptisé. Et j’en suis très heureux pour m’être plongé dans les Écrits bibliques qui en parlent (Lettres de Paul, Actes de Luc et finalement tout le Nouveau Testament). En particulier, lors de ma période de responsable du catéchuménat des adultes, heureusement restauré par le Concile aux écoutes de théologiens de valeur, comme le père Bourgeois de Lyon. (Pardonnez ma pédanterie !) L’Esprit est la voix de Dieu dans ma vie et dans celle de l’Église. Je le prie pour que je l’entende et que je poursuive son chemin.
Je ne puis terminer cette glose sur la confirmation sans citer une nouvelle fois la litanie des fruits de l’Esprit exposée dans la Lettre aux Galates :
Amour
Joie
Paix
Patience
Bonté
Bienveillance
Foi
Douceur
Maîtrise de soi
Joyeux programme, cher Dylan, jeune confirmé ! Ce qui est écrit pour toi devrait valoir aussi pour moi. Ensemble, laissons-nous conduire par cet Esprit envoyé sur nous par Jésus.
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