Jeudi dans l'Octave de Pâques

« Touchez-moi, regardez : un esprit n’a pas ni chair ni d’os comme vous constatez que j’en ai ».

Parmi les descriptions évangéliques de la rencontre avec le Ressuscité, il n'y en a aucune autre dans laquelle il est souligné à ce point que le Seigneur Jésus est ressuscité dans un corps réel. Bien sûr, le corps de Jésus a été changé, divinisé, mais c'était un vrai corps au sens propre.

« Regardez mes mains et mes pieds », dit Jésus à ses disciples, « touchez-moi … : un esprit n'a ni chair ni d'os… ». Et comme si cela ne suffisait pas, le Seigneur mange un morceau de poisson en présence de ses disciples.

Peut-être encore seulement lors de la rencontre avec Thomas, a le Seigneur Jésus si fortement prêté attention à la réalité de sa résurrection dans sa chair, dans son corps.

C’est surtout grâce à ces rencontres avec Jésus qui est physiquement ressuscité que l’apôtre Jean a pu commencer plus tard sa lettre avec ces mots qu’on ne peut pas oublier : « [nous vous l’annonçons] ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché du Verbe de vie…».

Et il est étonnant de penser que notre corps recevra également une transfiguration et une glorification, tout comme le corps de Jésus-Christ.

« Nous avons notre citoyenneté dans les cieux » – comme nous lisons dans la Lettre aux Philippiens, « d’où nous attendons comme sauveur le Seigneur Jésus Christ, lui qui transformera nos pauvres corps à l’image de son corps glorieux » (Phil 3, 20-21)

Nos corps seront un jour exaltés, car nos corps sont déjà des temples du Saint-Esprit – je cite maintenant la Lettre aux Romains : « celui qui a ressuscité … le Christ, d’entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous » (Rom 8, 11).

Dans l’Évangile d’aujourd’hui, l’évangéliste a souligné une fois de plus ce que nous avons vu hier lors de la rencontre de Jésus avec les disciples à Emmaüs, que le contact avec le Christ ressuscité enlève le voile de notre cœur et nous permet de comprendre les Saintes Écritures.

Quand le Seigneur était encore avec ses disciples et leur annonçait sa passion et sa mort sur le Calvaire, le même évangéliste Luc a écrit : « les disciples ne comprenaient pas cette parole, elle leur était voilée, … et ils avaient peur de l’interroger... » (Luc 9, 45).

Mais maintenant, après sa résurrection, Jésus leur explique les mêmes prophéties et ils comprennent tout.

Basé sur une réflexion du frère J. Salij