Homélie pour le 7ème dimanche de Pâques

« Père, glorifie ton Fils » (Jn 17, 1b-11a)

Le Seigneur Jésus commence sa prière du Jeudi Saint en priant pour lui-même.

Il prie à nouveau pour lui-même pendant l'agonie dans le Jardin des Oliviers.

Mais dans le passage de l'Évangile d'aujourd'hui, Jésus prie uniquement pour la possibilité d'exercer le pouvoir que le Père lui a donné sur chaque homme.

Notons : en demandant ce pouvoir, Jésus ne prie pas pour l'expulsion des occupants romains, ni pour l'établissement d'un système juste sur terre, ni pour avoir le plus grand nombre possible de disciples. Il prie pour que, par le pouvoir qui lui est conféré par le Père sur chaque homme, il puisse nous accorder la vie éternelle.

Lorsque nous pensons au pouvoir humain, nous voyons que, plus il contient de vérité, plus il est orienté vers le service du prochain. Ce n'est pas seulement le pouvoir des parents sur un enfant qui est principalement orienté vers le don ou le service. Le don de soi est l'essence de tout pouvoir authentique. Si cette dimension de service fait défaut, alors notre pouvoir n'est plus une imitation du pouvoir de Dieu, mais plutôt sa parodie.

Le passage de l'Évangile d'aujourd'hui est la prière du Souverain divin qui est venu à ses sujets rebelles pour parler de la bataille décisive du lendemain au Calvaire. C'est un exemple parfait de pouvoir qui s'exprime dans le service et l'humilité.

Notre rébellion a consisté à laisser de côté notre Seigneur, qui a le pouvoir de nous transformer en amis de Dieu et de nous donner la vie éternelle. Nous avons décidé de vivre notre vie à notre manière, sans penser que cela mènerait à la vacuité et vers l'inutile.

Heureusement, Jésus a remporté la victoire sur notre rébellion. Il est entré au milieu des rebelles et nous a permis de faire de lui, de notre Seigneur, tout ce que nous voulions. Et nous l'avons crucifié. Alors toute l'atrocité de notre péché a été révélée, ainsi que le désintéressement et la puissance inépuisable de son amour.

Maintenant, à la lumière de la croix du Christ et de sa puissance, nous pouvons enfin voir toute la méchanceté de notre rébellion et revenir humblement vers notre Seigneur.

« Ce n’est pas pour le monde que je prie », dit Jésus, « mais pour ceux que tu m’as donnés, car ils sont à toi ».

Le sort des structures impies par lesquelles nous perpétuons notre rébellion contre Dieu n'est bien sûr pas l'affaire du Seigneur. Il ne se soucie pas du pouvoir terrestre. Mais il se soucie de ceux qui créent ces structures. Il se soucie de chaque pécheur – sans exception – qui est empêtré dans ces structures malades.

Son pouvoir sur nous est radicalement autre : ce pouvoir est pleinement réalisé quand il nous donne la vie éternelle.

***

En guise de délice et de méditation pour ce dimanche, nous vous présentons cette rare séquence d'une liturgie de l'église orthodoxe éthiopienne. La tradition de chant de l'église éthiopienne est attribuée à saint Yared (en ge'ez ou guèze : ቅዱስ ያሬድ), un compositeur et chorégraphe qui a vécu à Axoum au 6ème siècle. Il serait responsable de la création de zema, la tradition de chant de l'Ethiopie, et en particulier des chants des églises orthodoxes éthiopiennes et érythréennes Tewahedo.

Le Christ en Gloire, image commandée par l'empereur Iyasu I Yohannes d'Éthiopie pour sa ville royale de Gondar à la fin du XVIIe siècle, British Library Or. MS 481, f.110v (Wikipédia)

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