Homélie pour ce 6ème dimanche de Pâques

« Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur » (Jn 14, 15-21)

Lorsque les parents d'un adulte capable de mener une vie indépendante décèdent, il ne nous vient pas à l'esprit de le traiter en orphelin. Nous appelons orphelin un enfant qui a perdu ses parents. Un enfant a besoin d'un père et d'une mère avec chaque cellule de son corps et de son âme, mais malheureusement ils ne sont plus de ce monde.

Mais le Seigneur Jésus dit à ses disciples, qui sont pourtant des adultes : « Je ne vous laisserai pas orphelins ».

Pourquoi ? Et bien, sur le chemin de la vie éternelle, aucun d'entre nous n'est adulte et indépendant.

Sans Jésus, personne – aussi mature spirituellement soit-il – ne serait capable d'obtenir la vie de Dieu, de la garder en soi ou d'accéder à la vie éternelle.

Sans Jésus, nous serions précisément orphelins, c'est-à-dire laissés à nous-mêmes sur le chemin de la vie éternelle, et nous péririons sans aucun doute.

Le Seigneur Jésus nous promet deux choses : qu'il priera le Consolateur ou Défenseur, l'Esprit de Vérité, et que Lui aussi, il viendra à nous (« je reviens vers vous »). « Je prierai » – dit le Seigneur. Il demande ce don pour nous, et c'est un don absolu. Après tout, ce don est le même Esprit Saint qui est l'amour personnel du Père et du Fils.

De plus, nous le recevrons pour toujours. Les dons ordinaires de Dieu – la santé, les capacités, les divers biens dont nous avons besoin pour vivre – nous ne les recevons que pendant un certain temps. Quant au Saint-Esprit, Jésus nous a promis qu'il sera avec nous pour toujours. Et c'est grâce à l'Esprit Saint que nous pourrons vivre pour toujours, car c'est lui qui nous unie avec le Christ.

Cependant, nous devons remplir deux conditions pour pouvoir recevoir le Saint-Esprit. Nous devons aimer le Seigneur Jésus et obéir à ses commandements : « Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements. Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur ».

Une question perspicace est cependant posée par saint Thomas d'Aquin : comment pouvons-nous remplir cette première condition puisque c'est précisément l'Esprit Saint qui déverse en nous l'amour pour le Seigneur ?

Saint Thomas utilise cette question pour nous montrer la capacité de Dieu à nous faire grandir dans l'amour, même dans une progression géométrique (voir Thomas d'Aquin, Commentaire sur l'Évangile de Jean, conférence n. 6).

Notre premier amour pour Dieu, nous le recevons, bien sûr, absolument gratuitement : Dieu nous a aimés le premier, et c'est seulement à cause de cela que nous pouvons l'aimer. Mais une fois que nous aimons Dieu le Père et celui qu'il a envoyé, Jésus Christ (voir Jn 17, 3), notre amour nous ouvre à la réception de l'Esprit Saint. En l'acceptant, nous grandissons de plus en plus dans l'amour de Dieu, et en même temps notre capacité à l'aimer augmente encore plus.

Si le péché qui est en chacun de nous n'avait pas entravé le développement de cette merveilleuse dynamique, nous serions probablement tous au moins aussi saints que François d'Assise ou Mère Teresa. Mais malgré cet obstacle, nous pouvons vraiment grandir dans l'amour de Dieu et ainsi connaître le Seigneur Jésus de mieux en mieux.

Comme Jésus le dit lui-même dans l'Évangile d'aujourd'hui : « Je l’aimerai, et je me manifesterai à lui ».

Sur la base d'un commentaire du frère J. Salij

Le Saint-Esprit sous la forme d'une colombe, Gian Lorenzo Bernini, vers 1660, Basilique Saint-Pierre (Wikipédia)

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