Vidéo : homélie pour le 5ème dimanche de Pâques

Saviez-vous que Jésus dit sept fois “je suis” dans l’évangile de Jean ?
- Je suis le pain de vie (Jean 6:35)
- Je suis la porte (Jean 10:9)
- Je suis le bon pasteur (Jean 10:11)
- Je suis la vigne véritable (Jean 15:1)
- Je suis la lumière du monde (Jean 8:12)
- Je suis la résurrection et la vie (Jean 11:25)

Et ce dimanche nous en avons droit trois d'un seul coup : “je suis le chemin, la vérité et la vie” (Jn 14, 6). “Je me suis le chemin” cela rappelle un peu “je suis la porte”. “Je suis la vie” cela rappelle évidemment “je suis la résurrection et la vie”. Concentrons nous donc sur celui qui est un peu plus unique “je suis la vérité”. C'est peut-être celui qui nous gêne le plus. Qu'est-ce que ça veut dire “la vérité” ?

En même temps, c'est génial comme formule ! Jésus me dit pas “j’ai la vérité”, “j’ai raison” mais bien “je suis la vérité”. La vérité n’est donc pas ensemble de concepts. La vérité est une personne : quelque chose d'infiniment dynamique. Un personne, vous n'avez jamais fini d'en faire le tour. Faites l’expérience ! Dites à quelqu'un : “oh toi je sais ce que tu penses, je sais ce que tu vas dire”. La personne va immédiatement s’énerver. Car personne ne peut être réduit à un ensemble d’idées préconstruites. On pourrait écrire un livre sur quelqu'un, pour dire tout ce qu'on sait  de lui ; la personne restera infiniment plus que ce livre.

Être dans la vérité signifie donc être en relation avec Jésus. C’est toute la différence entre “avoir raison” et “être dans la vérité”. “Avoir raison” c'est quelque chose de binaire : parfois on a raison parfois on a tort. “Être dans la vérité” c'est quelque chose de beaucoup plus souple : quand on se remet en cause, par exemple, on n’a plus raison, on ne sait plus quoi penser, mais on est encore dans la vérité. Peut-être même encore plus au moment où on se remet en cause, parce qu’on va se tourner vers lui, Jésus, pour lui poser des questions.

C'est évidemment terriblement d'actualité aujourd'hui. Nous allons plus trop quoi penser, au milieu de cette crise. Nous sommes remis en question profondément par rapport aux choses que nous croyons savoir. Et voilà qu’il nous appelle à nous tourner vers lui : il est la vérité ! N’ayez non pas peur de l’appeler — et même de lui crier dessus —, de lui demander pourquoi et dans la relation avec lui nous allons grandir dans la vérité.

C’est quelque chose de tellement qu'il faut dire autour “je suis le chemin” et “je suis la vie” pour pouvoir venir au milieu “je suis la vérité”. Pour que nous arrêtions de penser que c'est quelque chose de fixe, de figé. C’est quelque chose comme un chemin sur lequel on peut pas s'arrêter ; comme une vie qu'on ne peut pas garder et qu'on ne peut que donner ou recevoir. La vérité, c'est être en relation avec quelqu'un. Quand Jésus nous dit : “je suis le chemin la vérité et la vie”, il nous invite à grandir ; à grandir avec lui ; à grandir en relation avec lui.