Frère Joseph-Marie Perrin

  • Fr. Guy

Lumière dans l'obscurité

Audition sur Victor de l’autobiographie du frère Joseph-Marie Perrin (1905 – 2002), fondateur de l’institut séculier « Caritas Christi ».

Ouvrage paru au Cerf en 1998 sous le titre : Comme un veilleur attend l’aurore. Il a fortement contribué à la vie spirituelle de Simone Weil, bien connue pour son livre : La pesanteur et la grâce.

Témoignage bouleversant de ce frère aveugle quasiment de naissance, interdit par le droit canon d’accéder à la prêtrise du fait de son infirmité et que, sur l’insistance de sa mère, l’apprentissage du Braille a sauvé en quelque sorte. J’ai dû le rencontrer à une ou deux reprises. Peut-être au Rwanda où son institut était présent.

Un récit qui me bouleverse et me déprime aussi. Mon ignorance du Braille m’empêche de me donner tout entier. Je fais avec ce qui me reste et l’âge que j’ai. Mais la grâce supplée.

Le frère Perrin, malgré son handicap et les interdits canoniques adjacents, est entré au couvent dominicain de Saint-Maximin pour y franchir tous les degrés de la vie dominicaine et s’initier à la pensée de saint Thomas. Il en parle comme d’une époque merveilleuse de sa vie, y compris de son ordination à la prêtrise. Il avoue que le cœur d’un prêtre est devenu celui de Jésus-Christ sur cette terre. Aussi doux et miséricordieux que le sien.

Assigné au couvent de Marseille, le jeune prêtre est affecté au ministère des confessions féminines encore nombreuses à cette époque et à des prédications de retraites pour jeunes filles en pension, des carêmes… etc. L’idée de la création de « Caritas Christi » lui vint d’une certaine Juliette, une jeune fille jéciste proche de l’Ordre, mais admirative de Catherine de Sienne, mystique et missionnaire. Vivre l’Évangile au milieu du monde. Le Père Vayssière, provincial, encouragea la nouvelle fondation qui prit forme et reçut ses statuts le 4 août 1938. Des femmes laïques consacrées s’engageaient au service de l’Évangile. L’évêque de Marseille donne son accord à ce nouveau projet d’Église. Le pape Pie XI, sympathique à cette forme de vie apostolique différente de la vie religieuse ordinaire, suscita en ce sens une rencontre internationale à St-Gall. D’autres fondateurs d’instituts semblables s’y étaient rassemblés. Existent-ils encore aujourd’hui ? Le 16 juin 1939 fut la date officielle de la création de « Caritas Christi » et de l’engagement de ses premiers membres.

Puis vint la guerre. Le frère Perrin s’engagea dans la résistance active au nazisme et à la sauvegarde de nombreux juifs poursuivis. Un chapitre détaillé de son livre relate cette activité généreuse et risquée. Notre frère connut la délation, l’interrogatoire de la Gestapo, une courte durée en prison, mais sa vie est sauvée.

Une partie importante de ce disque-audio est consacrée aux relations parfois perturbées entre le père Perrin et Simone Weil, surtout avec la famille juive de cette dernière, au sujet de la publication et de l’interprétation de ses œuvres spirituelles parues après son décès (« Attente de Dieu »).

J’apprends aussi au passage le rôle que joua notre frère Jean-de-la-Croix Kaelin dans « Caritas Christi ». Une histoire dominicaine faite de courage, de foi et d’amour qui marqua le dernier siècle et qui mériterait de remonter dans nos mémoires. Qu’en pensent nos jeunes frères ? Notre frère passa ses dernières années avec les « Petites Sœurs des Pauvres », dans l’attente de la joie que le Maître réserve à ses serviteurs et amis.

Cette image a été créée avec l'aide de DALL·E

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