Frère Gabriel Samba a soutenu sa thèse

Hier à l'Université de Fribourg notre frère Gabriel Samba a soutenu sa thèse de doctorat intitulée « Miséricorde et soin des blessures des pauvres en pastorale au Congo-Brazzaville. Quel apport de la tradition africaine et dominicaine ? ».

Le frère Gabriel est vicaire du Maître de l'Ordre pour la nouvelle province de Saint-Charles-Lwanga en Afrique équatoriale, qui tiendra son premier chapitre provincial en septembre prochain. Le territoire de la nouvelle province est composé de cinq pays de la sous-région d’Afrique centrale : le Cameroun, le Congo-Brazzaville, la République centrafricaine, le Tchad et le Gabon. 

Sa thèse, qui associe des entretiens avec des survivants de la violence qu'il a menés sur le terrain en langues africaines puis traduits en français à une réflexion théologique sur la valeur de la miséricorde, cherche à montrer comment la vision chrétienne peut aider des Africains à comprendre leurs expériences les plus difficiles. Il aussi a suggéré quelques façons dont les cultures africaines pourraient approfondir et élargir la réflexion chrétienne.

Le jury était composé comme suit : prof. Joachim Negel (président), prof. François-Xavier Amherdt, prof. Paulin Poucouta, prof. Thierry Collaud et notre frère dominicain prof. Bernhard Blankenhorn.

Peux-tu nous parler un peu des défis pour l'Afrique en ce moment ?  Je pense aux défis sociaux, à la pauvreté, à la violence… 

 Alors, tous les pays de la Province connaissent ou ont connu la violence armée qui a créé tant de divisions… Alors nous nous posons la question, "comment pouvons-nous, comme dominicains, être témoins de la miséricorde, de l’unité et de la paix ? Comment pouvons-nous être des ‘prédicateurs de grâce’ – nous qui pendant la prostration qui précède nos vœux entendons les paroles : ‘Relevez-vous’" ? N’est-ce pas là notre mission de relever ceux et celles qui sont à terre ? Dans beaucoup de familles dans nos pays, y compris nos propres familles, les gens mangent une seule fois par jour. Comment vivre une vie dominicaine "tranquille" et être insensible à tous ces gens, notre propre mère, notre propre père et nos frères et sœurs qui meurent de faim ? Quand ils n’arrivent pas à se soigner tandis que nous mangeons trois fois par jour au couvent ? À vrai dire, dans nos pays nous vivons comme à l’époque de saint Dominique, où des gens mouraient de faim. Mais Dominique eut le cœur blessé de compassion au point de vendre ses livres pour leur venir en aide. Je crois qu’il nous faut "écouter ce que l’Esprit dit aux Églises" de nos pays et avoir un vrai sens de créativité apostolique… 

Frère Gabriel Samba, extrait de son interview avec la Rédaction

Pour ce travail interdisciplinaire innovant, le frère Gabriel a reçu du jury une haute distinction, celle de « insigni cum laude ».

Nous félicitons le frère Gabriel. Nous prierons pour lui maintenant qu'il retourne en Afrique équatoriale pour aider sa nouvelle province à faire ses premiers pas et à planifier son avenir.