François de Sales
- Fr. Guy
Un petit livre qui arrive à son heure. Chaque fin de janvier nous rappelle la fête de cet évêque de Genève qui ne put jamais mettre les pieds dans sa cathédrale. Une situation politique et confessionnelle très particulière qui ne l’empêcha pas d’être reconnu comme un éminent maître spirituel.
J’aime bien ce raccourci littéraire de l’auteur : « De François de Sales, on connaît la bienveillance mêlée à la souriante fermeté. » On ne saurait dire mieux de cet évêque dont quelques propos spirituels sont rapportés et commentés dans ce petit ouvrage par le frère dominicain Jean-Marie Gueullette. Ce frère les trouve très adaptés aux temps troublés que nous vivons. Ils peuvent faire renaître l’espérance.
Mentionnons que le frère Gueullette est aussi médecin. Auteur théologique et spirituel, il connaît bien les écrits de l’évêque de Genève. On lui doit particulièrement cette publication parue au Cerf : « François de Sales. Parole publique et parole privée ». Je me limite dans cette présentation à évoquer les thèmes fondamentaux retenus par notre auteur. Ils suffisent pour l’instant. Une lecture attentive et approfondie devrait suivre pour les mettre en valeur.
Voici donc les thèmes principaux abordés dans ce livre :
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À la source, l’amour de Dieu pour nous
Dieu est Amour. Je suis aimé de lui avant même que je naisse. Est-il possible que je sois aimé gratuitement et si doucement par Dieu ?
L’auteur nous conseille de demeurer quelques instants en silence avec cette question et donc de fermer provisoirement son livre. Un amour me précède et m’entoure. Je n’ai rien fait pour le mériter. C’est Dieu qui m’attire à Lui. Cette conviction devrait suffire pour vaincre mes angoisses.
Selon François de Sales, il y a une convenance entre Dieu et l’homme. « Il prend soin de moi », selon le titre du livre. Comme un bon médecin prend soin de son patient. Le savoir à mes côtés devrait totalement m’apaiser. Je connais des personnes qui vivent cette expérience spirituelle. Je suis loin de les imiter. À moins que le Dieu qui prend soin de moi soit celui de Jésus-Christ et non un être abstrait, loin de ma vie concrète. -
Comment répondre à cet amour ?
Tout d’abord, en ayant soin des autres, comme Dieu a soin de nous. Ce qu’on peut faire, on doit le faire sans s’inquiéter de nos progrès, de nos réussites et de nos échecs.
Il est vrai que je suis entouré d’hommes et de femmes malades. Les soigner, c’est être proche d’eux, les écouter, les aimer. Si je reste centré sur moi-même, je leur offre un maigre soutien. -
Oser la vérité
C’est-à-dire : ne pas se tromper de combat. Ne pas lutter contre de vains scrupules pour rêver de perfection. Imparfaits, nous le sommes et nous le resterons. L’expérience de l’imperfection se fait dans tous les domaines de notre vie, y compris la prière. Un bon test d’humilité. Enfin, il s’agit d’être bon sans être naïf, d’être bienveillant sans être complice du mal. Un redoutable défi. -
La puissance de la douceur
Selon notre auteur, la douceur salésienne serait comme une ancienne forme de non-violence. Une douceur qui n’était pas naturelle pour François, mais le fruit d’un effort et d’une vigilance sur lui-même. Une douceur qui est remède à la colère et qui devrait d’abord se manifester envers soi-même. Éviter toute dureté qui blesse les autres et nous-mêmes. -
Les formes de la prière
Tout d’abord, la fidélité à la prière. Elle veut unir notre volonté à celle de Dieu. Chaque matin en m’éveillant, comme chaque soir avant de fermer les yeux, je dis : « Seigneur, me voici ! » Et j’accompagne cette déclaration de totale disponibilité d’un large signe de croix sur mon corps. La prière de François de Sales est simple et confiante comme celle d’un enfant. Le divin médecin ne peut que vouloir mon bien.
En pleine action, il ne faut jamais lâcher la main de Dieu. Comme Marie qui tenait la main de son fils tout en faisant la cuisine ou le ménage. Cette image salésienne rapportée par l’auteur met le point final à son ouvrage. La prière survit – et Dieu avec elle – au milieu de préoccupations qui paraissent au premier regard très éloignées du divin.
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