Excursus : Le célibat

Marie-Jo Thiel, La grâce et la pesanteur. Desclée de Brouwer 2024, 246 p.

Marie-Jo Thiel, professeure émérite, nous offre La grâce et la pesanteur. Un titre qui inverse celui que Gilbert Cesbron avait donné à ses réflexions et aux propos d’Édith Stein (La Pesanteur et la Grâce). Marie-Jo est d’avis que l’appel de Dieu (la grâce) est toujours premier, comme la graine de la Parole par rapport au champ qui la reçoit. Tout un livre pour tenter de répondre à cette question : « L’inclusion du célibat dans le package de la prêtrise doit-elle être maintenue ? » Une question pas si malvenue quand on connaît le combat mené par l’auteure contre les abus sexuels qui auraient impliqué des prêtres.

Attention ! Dans cet ouvrage, les questions soulevées sont vastes, et les réponses ne sont pas simples. Suis-je alors concerné par ce livre ? J’aimerais creuser tant soit peu cette question dès que je le pourrai. Mais cela en vaut-il la peine ?

Avant de me mettre à cette tâche, je voudrais recommander ce livre à ceux et celles qui s’interrogent sur les fondements scripturaires et historiques du célibat dans l’Église catholique d’Occident, sur ces justifications vraies ou fausses, manifestes ou déguisées. Sur ces points et sur bien d’autres encore, ce petit ouvrage livre des informations précises et sérieuses. Un bagage suffisant, une petite somme, qu’il faut encore nuancer et approfondir. On connaît le désir de l’auteure de voir changer la situation. Mais elle n’utilise pas ses sentiments pour soutenir sa thèse et ses convictions personnelles. Tout à son honneur !

Retour au célibat

Le mariage et les enfants ne sont pas des remèdes à la solitude du prêtre. Mon frère dominicain Pierre m’en a encore persuadé dimanche dans sa prédication aux enfants. Il leur a dit qu’il est resté seul, sans contacts amicaux pendant des années. Ce n’est pas le mariage qui l’a guéri, mais la présence de Dieu dans son cœur et sa vie. Avec Dieu, il n’était plus seul.