Entre mythe et foi

Thomas Römer, La Bible. Qu’est-ce que ça change ? Éditions Labor et Fides, 2025, 123 pages.

Bibliste suisse, d'origine allemande, ancien professeur d’Ancien Testament aux Universités de Lausanne et Genève, Thomas Römer, né en 1955, occupe depuis 2007 au Collège de France la chaire « Milieux bibliques ».

Son livre a paru chez « Labor et Fides » dans la collection : « Qu’est-ce que ça change ? ». Un recueil de petits ouvrages qui veulent aller à l’essentiel sans s’embourber dans l’abstraction, penser sans tourner en rond, avec une ligne de départ et une ligne d’arrivée, un avant et un après.

Les lignes de Römer paraîtront sulfureuses à ceux qui ne supportent pas son interprétation historico-critique de la Bible. Elles pourraient même choquer certains. Est-ce le vœu des éditions Labor et Fides, désireuses de remettre l’Église au milieu du village ?

Je ne mentionne pas toutes les thèses défendues par cet auteur. Ce qui ne signifie pas que je les méprise, ni ne les partage. Mon désir est de faire écho à un débat biblique actuel qui n’est pas sans valeur.

Ce livre ne m'a finalement pas appris grand-chose de nouveau. C'est en effet un livre de vulgarisation qui nous montre que la Bible est une bibliothèque complexe dont le contenu et l'interprétation ont évolué à travers les âges et les religions (le judaïsme et les différentes confessions chrétiennes).

Me paraît beaucoup plus importante la relation vivante que je peux avoir avec ce Dieu dont il est question dans la Bible. Ce ne sont pas seulement des mythes, dont l'auteur évoque la richesse, mais une véritable expérience de foi. Sur ce point, je regrette que Römer prenne autant de distance et soit parfois critique vis-à-vis de cette expérience. On sent bien qu'il cherche à exorciser une pratique de la Bible trop « magique » qu'il a pu recevoir enfant dans sa famille. Il en parle d'ailleurs ouvertement.

Notre temps a sans doute besoin de biblistes aussi savants que Thomas Römer, mais qui soient plus attentifs à cette dimension de la foi vécue.