Dimanche de la sainte Trinité
Jusqu'à six paires de contraires apparaissent aujourd'hui dans l'enseignement du Seigneur.
Comptons-les, car cela nous aidera à comprendre l'Évangile d'aujourd'hui :
- périr — avoir la vie éternelle,
- être condamné — être sauvé,
- croire au Fils unique de Dieu — ne pas croire en lui,
- aimer les ténèbres — aimer la lumière,
- commettre l'iniquité — répondre aux exigences de la vérité,
- haïr la lumière — s'approcher de la lumière.
Jésus utilise ces contraires pour montrer que la distance de Dieu nuit à l'homme. En vérité, la distance de Dieu détruit l'homme. Elle tue le sens de notre vie. Loin de Dieu, l'homme se perd.
Heureusement, l'inverse est également vrai : se rapprocher de Dieu signifie se sauver de l'insignifiance, c'est sauver le plus important. C'est s'ouvrir à la vie éternelle.
Mais Jésus ne dit pas : « C'est pourquoi, mon bien-aimé, approche-toi de Dieu, et tu te sauveras toi-même ». Quand une personne est très malade, elle n'a même pas la force d'aller chez le médecin.
Au début de cette semaine, nous avons entendu parler du paralytique dont les amis l'ont fait descendre aux pieds de Jésus par une ouverture dans le toit. Le paralytique est l'image de nous-mêmes, à certains moments.
Mais le paralytique immobile est aussi le représentant de toute l'humanité, incapable de se sauver ou d'avancer vers Dieu par sa propre force. En raison de notre éloignement de Dieu, nous étions tellement perdus dans l'absurdité et le désespoir que nous serions morts si le Médecin Divin n'était pas venu nous sauver : « Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle ». (Jn 3,16)
C'est seulement à la lumière de cet amour de Dieu pour nous que nous pouvons nous comprendre nous-mêmes — que nous pouvons comprendre ce que signifie être humain et combien la dignité humaine est profonde. L'homme est quelqu'un de si important que Dieu lui-même l'aime et veut que nous soyons ses amis pour toujours. Nous sommes si importants pour Dieu qu'il nous a donné son propre Fils pour nous sauver.
En même temps, dans l'Évangile d'aujourd'hui, le Seigneur nous montre à quel point nous pouvons nous perdre. Le Fils de Dieu lui-même vient nous sauver de la mort éternelle — mais nous fuyons devant lui : « La lumière est venue dans le monde, et les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises ». (Jn 3,19)
Quand nous fuyons dans les ténèbres, au-delà de la lumière de la Parole de Dieu, nous semblons plutôt être bons (du moins, c'est ainsi que nous nous voyons nous-mêmes).
Nous ne voulons pas remarquer que notre bonté est souvent véreuse : égoïste ou subordonnée à un mal ou à un péché favori.
Nous préférons ne pas voir que notre amour manque souvent de ce qui est le plus important.
Nous aimons par égoïsme : nous ne pensons pas au bien de celui que nous aimons.
C'est là que réside le mystère de l'aveuglement : l'homme préfère se montrer bon pour lui-même plutôt que de voir et de reconnaître son propre péché. Il préfère son propre confort plutôt que d'entrer sur le chemin du salut, pour devenir bon et agréable aux yeux de Dieu.
Que Dieu nous donne aujourd'hui la grâce d'une nouvelle simplicité et d'une nouvelle innocence. Puissions-nous venir à lui comme des petits enfants le font. Nous avons peut-être sali nos mains, et pourtant nous courons vers lui, nos bras tendus vers lui dans la prière, dans l'espoir qu'il nous soulève et qu'il nous prenne dans ses bras.
Basé sur un commentaire du frère J. Salij
Pour ce dimanche de la Sainte Trinité, nous vous présentons un enregistrement de nos frères qui préservent la tradition médiévale du chant grégorien dominicain sur leur chaîne populaire sur YouTube, OPChant.
Dans cette belle antienne, les frères chantent « Benedicta sit Sancta Trinitas, atque indivisa Unitas : confitebimur ei, quia fecit nobiscum misericordiam suam » — en français, « Béni soit la Sainte Trinité et en même temps l'Unité indivisible : nous lui rendrons gloire, car il nous a montré sa miséricorde ».
Un joyeux dimanche !
Kommentare und Antworten
Sei der Erste, der kommentiert