Au fil de la messe : Parole du Seigneur !

Il est temps de franchir le portail central de la célébration pour accéder à l’ambon où se proclame la parole et à la table où se fractionne le pain. C’est dans ce but que nous nous réunissons « le jour du Seigneur ».

Le partage de la parole précède celui du pain. Mais de quelle parole s’agit-il ? Celle qui fait mémoire du Christ. L’exemple vient de loin et de haut. Sur le chemin d’Emmaüs, Jésus lui-même « explique » à ses deux compagnons de route « tout ce qui le concernait » (Luc 24, 27). Il le fait en « commençant par Moïse et tous les prophètes ». La Bible juive ne saurait donc être absente du programme des lectures de la messe. Mais à condition qu’on y recherche les signes avant-coureurs de la présence de Jésus-Christ. Ce qui suppose, à la messe comme sur le chemin d’Emmaüs, une « explication ». L’homélie, remise en honneur par Vatican II, devrait s’en charger.

A la lecture de l’Ancien Testament s’est ajoutée la lecture de ce que saint Justin (2^ème siècle) appelait les « Mémoires des Apôtres ». Entendez : les premiers récits de la vie et de la mort de Jésus - les quatre évangiles - composés sur la base de sources reconnues par les premières communautés chrétiennes, ainsi que les commentaires qu’en ont donné les tout premiers prédicateurs de l’Evangile dont Paul est la figure principale.

La première lecture de la messe s’achève par les mots : « Parole du Seigneur ». Une acclamation qui ne manque pas d’ambiguïté. Qui donc est ce Seigneur qui vient de parler ? J’ai entendu un jour une finale plus développée, proclamée par un lecteur qui ne manquait ni d’à-propos ni de théologie : « Les mots sortent de ma bouche, le texte est de Paul, mais la Parole est de Dieu ». Très juste ! Les Ecrits bibliques sont « inspirés » par Dieu, mais ils ne tombent pas du ciel. La parole de Dieu s’incarne. Elle passe à travers les médiations humaines.

fr. Guy Musy