Au fil de la messe : Il est grand le mystère de la foi !

De quel « mystère » s’agit-ll ?

Après avoir proclamé à voix haute le récit de l’institution de la dernière Cène, le prêtre ou le diacre invite l’assemblée à « faire mémoire » (anamnèse). Non seulement de ce repas particulier, ainsi que Jésus a explicitement demandé de le faire (Luc 22, 19), mais de toute son œuvre de salut. L’anamnèse en rappelle les principales étapes : sa mort sacrificielle, sa résurrection et son retour en gloire.

Cette invitation est précédée d’une acclamation : « Il est grand le mystère de la foi ! ». Une formule bien énigmatique. Quel est donc ce « grand mystère »  auquel nous devons donner foi ?

Les érudits rappellent que le mot «mystère» renvoie aux cultes initiatiques et ésotériques de la Grèce antique. Ainsi, « les mystères d’Eleusis », où le dévot à travers le mythe entrait en relation avec une divinité. Ce n’est pourtant pas sur cette voie que nous devrions trouver réponse à notre question.

Je peux comprendre avec beaucoup de raison que de nombre de fidèles prenant part à la messe lisent sous le mot « mystère » la présence réelle du Chris sous les espèces du pain et du vin. Ce que les théologiens médiévaux et le Concile de Trente appelaient « transsubstantiation». Une expression qui sonne étrangement à nos oreilles contemporaines pour expliquer tant soit peu ce grand miracle qui sollicite notre foi.

J’incline plutôt à penser que le mot « mystère" évoque ce que Paul appelle le dessein éternel et caché de Dieu, mais désormais manifesté. A savoir que « les païens sont admis au même héritage, membres du même corps, associés à la même promesse en Jésus-Christ, par le moyen de Evangile » (Ephésiens 3,6). Grâce au sacrifice de Jésus dont nous faisons mémoire à la messe, tous les humains ont libre accès aux sources de grâces et de miséricorde qui jaillissent du cœur d’un Dieu qu’on appelle Père.

Le « mystère » célébré à la messe nous libère donc de nos confinements sociaux et de nos étroitesses confessionnelles, religieuses ou sectaires. Il nous fait entrevoir un Dieu accueillant à tous. Le sang du Christ abolit nos divisions.

Un bien grand mystère en effet ! Si éloigné de nos vues humaines. Il faut beaucoup de foi pour y adhérer.

fr. Guy Musy

(photo : Bernard Hallet)

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